Citations de Oliver Bottini (22)
A la fin, après les accords d’Evian et l’Indépendance, en 1962, les Français les désarmèrent et le FLN et ses sympathisants se vengèrent.
- Le côté droit, le visage tourné vers La Mecque. Où est La Mecque ?
Hamit indiqua le plus à droite les deux arbres à proximité.
Non, ça c’est l’Algérie. La Mecque est là, derrière l’arbre de gauche.
- Je vous étends sur le côté droit mais l’arbre gauche est La Mecque, murmure Hamit.
- Ne confonds pas surtout. Autrement, je ne vais pas au paradis, mais au Groenland, et je ne te le pardonnerais pas.
Hamit proposa de mettre un panneau La Mecque sur l’arbre, comme dans la cuisine de Benmedi, pour plus de sûreté, le Groenland, c’était trop risqué.
- Et là, tu est comment?
- Comment ça comment?
- Tu est bourrée?
Des conflits éclataient régulièrement entre le gouvernement et les partis, les tribus, les régions islamistes. La présence au Béloutchistan et un peu partout d'agents secrets américains à la recherche de talibans et de membres d'Al-Qaïda n'arrangeait pas les choses. Les Jinnah étaient respectueux de la tradition. Pas des extrémistes, mais des fondamentalistes."(p. 250)
- On se croirait presque à Berlin, dit une voix d’homme.
- Comment ça, à Berlin ? Dit le bellâtre.
- Bureaucratie, corruption, lourdeur.
- Ça ne me plaît pas, dit Rigal.
- La démocratie pour l’Algérie ?
- La révolution. Ils vont s’entre-tuer, comme pendant la guerre de libération et la décennie noire.
- Ils veulent les fusils.
- Mais c’est complètement insensé, Ralf. Attaquer un transport d’armes en Allemagne…
(…)
Cinq mille fusils flambants neufs, Harry. Tu peux en avoir sacrément besoin quand tu projettes une révolution…
Et les djihadistes ? Vous les intégrez aussi dans votre révolution ?
- Ce n’est pas encore décidé.
- Vous les utilisez depuis longtemps. Vous vous cachez derrière eux.
- Oui, convint Madjer.
- Ceux qui chassent les infidèles, dit Eley narquois.
- Les Sans-Noms vous plaisent davantage ?
- Qu’en pensez-vous, Al-Quaïda au Maghreb islamique ?
- On le dirait, dit Eley.
- Les Algériens le pensent aussi.
- Mais ?
L’ambassadeur releva le menton, retira son nœud-papillon et le mit dans sa poche latérale. Et les Kabyles ?
- Ils n’ont aucun problème avec les étrangers, uniquement avec le gouvernement.
Carlsen feuilleta un dossier. J’ai ici une communication à la presse, datée de neuf heures trente. Négociants de morts, Politique dédaigneuse de l’humain, L’Allemagne contribue à écraser le Printemps arabe, Corruption. Des voix s’élevèrent de nouveau, outrées, cette fois. Prinz attendit. Lorsque le calme fut revenu, elle dit froidement : Corruption ?
Les accords d’Evian avaient été signés un an plus tard, l’Algérie était libre. En quelques mois seulement, les Français quittèrent le pays. Bennedi se rabattit sur les harkis.
Un enfant a besoin d’un père qui pense à l’amour, pas à la vengeance.
La vengeance l’avait accaparé pendant des mois. Il était retourné dans la clandestinité et avait tué, aveuglément, horriblement, au hasard.
Al-Quaïda au Maghreb islamique, c’était une chose établie, un groupe de la katiba d’Abdelmalek Droukdel. Une tenue comme on la connaissait d’Al-Quaïda au Maghreb islamique : turban, chemise jusqu’aux genoux, pantalon militaire, chaussures de sport.
Constantine était loin du Sahara et de la Kabylie, les théâtres d’opération habituels d’Aqmi.
Simon et la femme de Richter avaient obtenu leurs visas, ils arriveraient à Alger le lendemain après-midi.
Les Algériens ne les laisseront pas aller à Constantine, dit Eley.
- Je sais, ils vont visiter Alger. La maison où vécut Camus. La maison dans laquelle habita Brigitte Bardot. La prison dans laquelle fut incarcéré Cervantès.
Les harkis avaient trahi l’Algérie. Dans les années 1950, ils s’étaient vendus aux Français pour quelques francs algériens, avaient servi comme soldats d’appoint, dans les milices et les administrations, en tout, plus de deux cent mille. Beaucoup d’entre eux avaient combattu avec les Français contre le FLN, avaient traqué et trahi leurs propres compatriotes.
Les Français ne leur avaient témoigné aucune gratitude. Le FLN ne leur avait pas pardonné.
(…)
La Grande Nation, pensa Djamel. Pitoyable.
Depuis que les groupes armés islamistes et le FIS, le Front Islamiste du Salut, avaient ouvert les hostilités contre l’État, on se faisait le plus discret possible lorsque l’on jouait.
Paul Niemann a travaillé à Munich, dans un service :
... qui devait décider du destin d’êtres humains qu’ils ne voyaient jamais en chair et en os.
L’Éternel est un refuge pour l’opprimé, un refuge au temps de la détresse.
Les hommes n'ont aucune importance. Les trusts d'armement et les gouvernements ne travaillent pas en fonction des valeurs et des idéaux des hommes, mais en fonction des impératifs économiques. Les processus sont automatisés. Tu veux investir dans mon pays ? Bien, je veux tes blindés ! Tu veux notre pétrole ? Notre gaz ? Notre énergie solaire ? Bien, je veux tes fusils d'assaut ! (p.156)