Ils sortent des pays où le sable boit le sang. Cela va vite: à moins de s'appliquer, on n'en voit rien.
Ils ont fui les pays brûlants où ne brille plus guère le soleil: des fumées les cachent. Comme il est de plomb, c'est pratique. On vit, on meurt à l'ombre des poussières remuées.
Incroyable ce que produisent de nuages un immeuble qui tombe, une maison qu'on abat.
Ils ont traversé des mers dans des coquilles de noix, leur plastique multicolore sur des remous d'azur. En cas de naufrage, le bleu éblouissant avale les corps d'un coup.
Le bel été de l'eau n'est troublé qu'un instant