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EAN : 9781026707654
136 pages
éditions Champ Vallon, 2019 (07/02/2019)
4/5   3 notes
Résumé :
«Il arrive qu’un instant sans durée concentre en lui-même la valeur d’un long intervalle et fasse tenir le maximum de ferveur dans le minimum de temps. Il arrive qu’une jouissance continuée et plus ou moins diluée se ramasse au foyer d’une joie-éclair. […] Or qu’est-ce que la vie entière perdue dans l’océan de l’éternité, sinon « un grand instant » ? .
Cet extrait de La Mort de Jankelevitch, dans un chapitre intitulé «La vie brève», circonscrit le point d’at... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dès les premiers textes en prose de ce recueil s'élève une douce nostalgie des lieux du passé, de l'enfance, que l'auteur porte en lui
« Qui a connu le velouté des lapereaux qu'on extrait des clapiers, la forge en été gorgée de mirabelles faisant un miel épais de l'air qu'on respire, les seaux de pommes, ne s'en remet pas.
Je ne m'en suis pas remis »

Puis d'autres formes poétiques emboitent le pas à cette prose, des versets, tercets et des distiques. de ce mélange bigarré, parmi ces strates de mémoire hétéroclites, c'est la vie dans son foisonnement qui nous est offerte.

Dans deux textes : Rémi I et Rémi II, l'auteur évoque avec pudeur l'ami disparu « Nous étions faits pour nous entendre : nos rages alors s'encastraient »
Et la mort encore, la sienne, qui questionne : « Au moment de mourir, quels seraient les instants que j'aurais à revoir ? »
Dans « le Dernier aveu » le poète évoque son écriture passée et ses rêves d'un poème « en forme d'apocalypse »
« J'aurais voulu écrire un poème à rendre aphones tous les oiseaux
Un chant capable de fendre en deux les poitrines et qu'en sortent les coeurs
Tout palpitants et secoués de sang et de sanglots »

On déambule dans un Paris comme un village où les églises ont « une couleur de beurre » et on assiste à « la naissance du printemps rue Lafayette. »
Au détour d'une page, voilà qu'on se cogne à la dure réalité des migrants, ceux qui « sortent des pays où le sable boit le sang ». Lorsqu'ils ne finissent pas au fond des mers dont « le bleu éblouissant avale les corps d'u coup », ils s'entassent dans des cabanes « fragiles comme pour des goûters d'enfants » et que les bulldozers détruisent.

La mémoire, encore, dans le dernier poème de ce recueil. Intitulé « Vie du sieur H. et de tant d'autres » il évoque la vie d'Homère. Lorsque sa cécité est totale, il peut alors composer l'Iliade.

Des poèmes à lire et relire, à savourer lentement avant que n'advienne cet « instant profond où l'on n'est plus rien »

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Recueil de textes évoquant différentes étapes de la vie du poète : enfance, jeunesse et temps présent.
Barbarant nous donne à lire le constat d'une vie de poète arrivé à la cinquantaine, le trajet d'une écriture. Que garder quand tout s'est enfui ? Qu'est-ce qui a compté, a joué, pour qu'en soi des poèmes émergent? Et qu'est-ce qu'on a abandonné sur la route, au bord du chemin ? Que retenir ? C'est alors un retour sur soi, et un regard sur le passé...
Un petit bijou de poésie.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ils sortent des pays où le sable boit le sang. Cela va vite: à moins de s'appliquer, on n'en voit rien.

Ils ont fui les pays brûlants où ne brille plus guère le soleil: des fumées les cachent. Comme il est de plomb, c'est pratique. On vit, on meurt à l'ombre des poussières remuées.

Incroyable ce que produisent de nuages un immeuble qui tombe, une maison qu'on abat.

Ils ont traversé des mers dans des coquilles de noix, leur plastique multicolore sur des remous d'azur. En cas de naufrage, le bleu éblouissant avale les corps d'un coup.

Le bel été de l'eau n'est troublé qu'un instant
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Le lilas allumé de pluie…


Extrait 2

Ce sont de ces secondes jugées sans importance,  oubliées toujours,
parce  qu'elles sont disponibles  comme une nappe étalée : une vie
rincée,  une douche  d'être,  le ciel qui chantonne.  Et la folie d'une
existence qui prendrait pour inessentiels ces instants de pure présence,
quand l'esprit n'est plus agité de projets qui le tirent vers l'après, quand
le monde réel n'est plus seulement le cadre où se déploient des actions,
quand le film  ou le roman  cessent de raconter,  pour enfin ressentir,
prendre le temps de regarder, de considérer les ailes sombres de la feuille
morte, luisante sur son linceul de planches mouillées, le rythme régulier
des cercles que crée l'impact des gouttes dans la mare à côté d'elle, le
mur de bambous  que le vent froisse,  l'instant libéré de l'horloge, du
décompte, le présent arrondi, un merle au bec jaune qui s'ébroue sur le
banc.
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Le lilas allumé de pluie…


Extrait 1

Le lilas allumé de pluie : à l'extrémité de chaque branche,
une goutte ronde, que le jour gris rend lumineuse, comme
les minuscules ampoules des arbres décorés.

C'est l'an neuf sur le petit jardin carré. Pluie sur les planches,
pluie sur l'herbe très verte, sur le buisson de fleurs blanches
qui résistent à l'hiver. Un vent léger secoue les lampions dé-
lavés, vestiges jamais ôtés d'une fête d'été. Hors la rumeur
de la pluie sur les toits de zinc, le  silence élargit  l'espace,
étire le temps.
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Au moment de mourir…


Extrait 2

Maigre récolte : des lumières, des épaules et des regards,
à peine un film de vacances, de la musique et quelques mots,
des vers de Racine, « je dépasserai
ma gorge et mon chant » ; un peu de sable
et quelques flammes ; la peau laiteuse d'une rivière
qu'un plongeon disperse, et d'où jaillit

toute une vie : des gouttes d'eau, un peu de perle.
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Au moment de mourir…


Extrait 1

Au moment de mourir quels seraient les instants
Que j'aurais à revoir ? une grange d'enfance
gorgée de mirabelles ; le premier baiser
et le retour vers la maison, quand je volais
dans l'avenue, le front vraiment heurtant la nuit ;
un nu trois fois taché de noir, lisse et fourchu comme
une branche
d'arbre couchée dans la neige des draps ;
des bouquets d'yeux sans doute, chavirés de plaisir ;
les boucles de Bérénice sur fond de divan vert ;
des chats couchés en rond, sans que leur nombre
fasse perdre le prix d'aucun — ainsi des corps aimés,
du lever du soleil au premier jour d'été
que par tradition mes parents allaient voir, le museau d'un renard
jailli ce matin-là dans le rideau des blés
comme le masque d'un acteur jaugeant furtivement
son public...
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Vidéo de Olivier Barbarant
Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
+ Lire la suite
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