Je garde un souvenir amer de la quatrième nuit de mon périple. Arrivé vers vingt heures dans une bourgade des environs de Rodez, je me mets en quête d'un hébergement. J'erre longtemps dans les rues, sage alignement de maisons assez cossues avec jardin, barbecue maçonné, double garage ; les grilles sont cadenassées, les chiens aboient. Habitat moderne ; juxtaposition de cellules autonomes, chacun vit chez soi. Des regards méfiants me suivent d'un bout à l'autre de la propriété. Effet de l'heure tardive, je sens que j'ai déchu du statut de randonneur à celui de vagabond.