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EAN : 9782226326065
226 pages
Albin Michel (04/05/2016)
3.43/5   15 notes
Résumé :
« À l’âge où les vrais aventuriers raccrochent leur sac à dos », Olivier Bleys a choisi d’entreprendre un « tour du monde particulier » : marcher un mois par an, sans jamais dévier de son cap – plein est, vers le soleil levant.
Nous le suivons pas à pas, caméra à l’épaule. Les jours se succèdent, sur les routes ou sur les sentiers, à travers les plaines ou les montagnes, en pleine nature ou dans les zones industrielles. Parti de Pampelonne, petit village du T... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Faire le tour du monde à pied à raison d'un mois par an durant le temps qu'il faudra : tel est le projet un peu fou d'Olivier Bleys. Mais quelle mouche l'a piqué ? A l'en croire, c'est une irrépressible attraction pour les globes terrestres et l'envie de parcourir ces étendues virtuelles aux noms exotiques qui, principalement, l'ont motivé.

D'ailleurs, l'écrivain voyageur adopte un comportement différent de la majorité des amateurs de grande randonnée : il ne prépare pas ses itinéraires, n'est pas équipé d'un vrai GPS (il semble même en ignorer l'existence !) et est prêt à transiter par des endroits sans charme particulier voire sans attrait aucun...

De quoi dérouter le lecteur-marcheur que je suis et qui, à contrario, sélectionne en général soigneusement ses chemins afin de s'assurer de passer par des lieux aussi beaux et préservés des laideurs postindustrielles que possible. J'avoue que l'apparente nonchalance de ce Lyonnais habitant la Gironde m'a un peu agacée, surtout au début.

Ainsi, il entame son « tour du monde » sans entraînement, sans avoir testé son matériel une seule fois, sans même savoir où il allait dormir le premier soir ! Pour un Suisse comme moi, c'est de la provocation et le signe d'un Don Quichotte qui va s'arrêter perclus de cloques après vingt kilomètres...

Or, il n'en est rien. L'écrivain barbu à une endurance de chameau et, avec son allure de cheval, il marche sans peine 30-40 km par jour ! Que voulez-vous, quand la santé s'allie à une force vitale supérieure à la moyenne on peut se permettre une certaine désinvolture.

J'ai d'ailleurs pu mesurer celle-ci à la manière dont Bleys narre sa traversée du canton du Valais au sud de la Suisse. Après avoir remarqué (quel scoop) la propreté impeccable des villes et des sentiers qu'il parcourt, il caricature à la hache la soi-disant opulence de cette région alpine pourtant parmi les plus défavorisées et inégalitaires d'Helvétie : « A première vue, le Valais n'a ni pauvres (faux), ni mendiants (vrai), ni immigrés (faux), ni jeunes fauteurs de troubles (faux), ni tags sur les murs (faux), ni même voitures de petite cylindrée (faux). La société dans son ensemble paraît jouir d'une prospérité insolente... »

Cher Monsieur Bleys : si je débarque à Chamonix, à Courmayeur ou à Garmisch-Partenkirschen un samedi ensoleillé, ne croyez-vous pas que j'aurai la même fausse impression ? Est-ce que Tassin-la-Demi-Lune, Ecully ou Limonest (tous trois dans le 69) sont représentatifs du pouvoir d'achat moyen dans le département du Rhône ? Franchement...

Au moins, je vous le concède, vous ne vous êtes pas trompé sur une chose, les repas au restaurant. Oui, ils sont hors de prix et d'une qualité très inégale, rarement proportionnelle au montant figurant sur l'addition. Pour tout le reste, quittez une fois les voies touristiques et venez habiter dans le Valais réel où les salaires sont une moquerie par rapport à un coût de la vie faramineux et un état beaucoup moins social qu'en France: pas d'APL, des allocations familiales correspondant à moins de 10% du SMIC (inofficiel) helvétique et l'obligation d'avoir une mutuelle de santé privée qui coûte 300 euros par mois et par adulte. Bref, un pays de cocagne…

Pour conclure, je dirai que ce livre peut malgré tout délivrer pas mal d'enseignements aux francophones qui désirent se lancer sur les vastes sentiers d'Europe : l'auteur rend compte dans le détail et avec sincérité de tous les écueils qui peuvent se présenter en route : manque d'eau, de nourriture, de logements, de contact humain, méfiance de la police, rencontre imprévue avec des petites frappes, chemins non asphaltés inexistants par endroit... Bref, un monde conçu quasi exclusivement pour l'automobiliste pressé !
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L'auteur (dont c'est le premier ouvrage que je lis) , a entreprit un tour du monde à pied avec la particularité de le fragmenter chaque année en quelques semaines de marche , seul ou avec des amis de rencontre.
A mon humble avis , dans la pléthore de récits consacrés à la marche , aucun n'égalera le mythique "Chemin faisant" de Jacques Lacarrière . C'est cet ouvrage qui m'a donné le virus de la marche, de la randonnée en solitaire , en France principalement, puisque Lacarrière relate dans son livre la traversée Nord-Sud d'une France quasi disparue , celle de 1973 encore si proche par certains côtés, de l'immédiat après-guerre qui m'a vu naître.
Rien de tel avec Olivier Bleys. Il aime passionnément la marche, cela se sent , mais en enfant de la "modernité" il n'envisage pas de randonner sans GPS , et il a abandonné les cartes papiers au 25/1000 de l'IGN depuis longtemps !
Son livre se lit bien ...et vite (j'aurais espéré un volume un peu plus consistant , bourré d'anecdotes) . C'est un livre "sur" la randonnée à pied, plus qu'un récit "de" randonnées. Belles pages cependant sur la "philosophie" de la marche : le fait de réaliser un acte répétitif qui a été pendant des millénaires le seul moyen à l'homme de se mouvoir.
Comme beaucoup de marcheurs , Olivier Bleys se désole des ravages de la "modernité" . C' est toujours le paradoxe de l'être humain : on apprécie les innovations dont nos passions profitent, mais l'on voudrait que tout le reste ne change pas. Les routes d'aujourd'hui ne sont pas accueillantes aux marcheurs : voitures, camions, motos, les zones commerciales et industrielles sont un avant-goût de l'Enfer....Tout cela est bien rendu par l'auteur dans la description de ses aventures pédestres.
Dans ce premier livre (je ne sais pas s'il a continué son Tour du monde ) , la marche s'arrête aux confins de la Hongrie et de l'Ukraine. Si l'on juge les difficultés à venir aux épreuves qu' ont enduré Olivier et ses compagnons , cette première partie n'est alors qu'une balade dominicale ; passé les frontières de l'Union européenne c'est "Terra incognita" , d'autant que le début du Tour du monde d'Olivier Bleys (2010) , coïncide avec un accroissement d'instabilité dans l'ex-URSS.
Un livre qui réjouira tous les marcheurs, et marcheuses, et qui comme l'a dit une babeliote dans sa critique, redonne l'envie de chausser ses "Pataugas" !
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L'auteur, âgé d'une quarantaine d'années, a décidé d'accomplir un tour du monde à pied. Des contraintes matérielles lui imposent de découper ce voyage en plusieurs tronçons espacés de quelques mois. Chacune de ses étapes commence où s'est arrêtée la précédente.

Dans un style limpide et très agréable, Olivier Bleys décrit ses marches et explique ce qui le motive. Les questions d'intendance occupent une place importante dans ce récit (où manger, où dormir, quel itinéraire emprunter ?) mais ne le rendent jamais inintéressant. Ce sont en effet des préoccupations primordiales du nomade. L'auteur décrit également ses ressentis et commente les zones qu'il traverse et les personnes qu'il croise. A la différence de Bernard Ollivier (auteur de 'Longue Marche. A pied de la méditerranée jusqu'en Chine par le Route de la Soie') - qu'il cite d'ailleurs parmi ses références - Olivier Bleys ne se présente pas comme un héros et nous fait part des ses erreurs (dans le choix de ses équipements et de ses trajets, par exemple). Il se décrit comme un simple adepte de la marche à pied mû par une idée fixe…

J'ai beaucoup aimé ce récit. Je l'ai lu presque d'une traite, et il m'a donné envie d'endosser un sac, d'enfiler des chaussures de marche puis des kilomètres...
Dans les récits contemporains de randonnées pédestres, celui de Bill Bryson dans les Appalaches ('Promenons nous dans les bois') reste de loin mon préféré, parce que l'auteur y ajoute une bonne dose d'humour qui manque un peu dans le livre d'Olivier Bleys.

PS : Je suis surpris que, lesté d'un sac de 15 kilogrammes, l'auteur n'utilise qu'un seul bâton !
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L'écrivain voyageur veut faire le tour du monde à pied, il accomplît chaque année une portion de l'itinéraire qu'il s'est fixé, parti de Pampellone en 2010, il est arrivé à Moscou en 2019.
Ce livre nous relate les 7 premières étapes. J'aime ce genre de récit dans lequel mon imagination est portée par le rythme des pas de l'écrivain. Ici le style est agréable. Je découvre un nouvel auteur. Tout va bien.
Nous arrivons à la troisième étape et le malaise s'installe. ( lire page 69 jusqu'à la fin du chapitre)
Suite à une longue diatribe reprenant les clichés éculés sur la Suisse, l'auteur nous inflige une conclusion sans aucun fondement. « Les suisses se sont habitués à payer fort cher pour manger fort mal » ose t'il déclarer. Il n'a foulé la vallée du Rhône que quelques jours, sans la nommer, et n'a pas su découvrir les attraits de cette région « qui ne produit que quelques abricots et salaisons » selon l'auteur. Je suis déçue, navrée, que l'on puisse entreprendre un tel projet d'envergure sans se débarrasser au préalable de ses préjugés. On devrait selon moi partir à l'aventure, l'oeil aux aguets, l'esprit ouvert, l'ouïe bien affûtée, être prêt à recevoir toute information. Apprenez que Leuk ne se situe pas dans la vallée de Martigny, c'est un non-sens de dire cela. Vous avez traversé le Valais depuis Martigny et remonté la Vallée du Rhône jusqu'à Gletsch, et n'avez su boire qu'un assemblage. Vous n'êtes pourtant pas passé bien loin des vignes les plus hautes d'Europe, où se trouve un fameux cépage. Vraisemblablement votre but premier est d'aligner les kilomètres, sur le goudron avec des écouteurs, ce que vous ne manquerez pas de faire à la septième étape.
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Je suis une inconditionnelle des romans d'Olivier Bleys dont je trouve la langue aboutie et toujours si juste par rapport au thème traité, que ce soit la musique au fond de la Russie ou le commerce des tulipes en Hollande au XVIIème siècle, les pastelliers albigeois ou les soldats d'opérette exilés au Brésil, ou encore la lutte d'une famille chinoise pour préserver sa maison ou de saltimbanques du XIXème siècle !

Cette aventure à pieds autour du monde me fascinait d'avance et je me suis régalée ! En toute humilité, l'écrivain nous emmène plein est, par-delà les montagnes, par-delà les frontières et nous conte dans une narration fluide, mille anecdotes qui émaillent son voyage : de rencontres peu ordinaires en villages déserts, de repas roboratifs pour trois sous aux cafés pratiquant des tarifs exorbitants, des nuits sous la tente ou dans des pensions vieillottes.
Des cheminements en solitaire ou accompagnés qui amènent à l'introspection pendant que les jambes avalent des kilomètres, qui apportent le doute sur ses objectifs ou ses motivations, mais surtout la pleine conscience d'une ouverture au monde.

C'est donc un récit qui amuse souvent, qui partage beaucoup, qui fait réfléchir et surtout qui donne envie de se (re)mettre à la randonnée ! Mettre un pied devant l'autre, quelle que soit la route, c'est avancer ! J'attends une suite avec impatience !
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critiques presse (1)
LePoint
01 juin 2016
L'écrivain Olivier Bleys fait le tour du monde en marchant un mois par an. Un voyage sans fin qu'il raconte dans un livre très dépaysant.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Ainsi la marche offre-t-elle, mieux qu'aucune autre activité, un condensé de l'existence humaine, une illustration conforme, quoique d'intensité supérieure, de nos œuvres et de nos songes, de ces moments où nous nous sentons misérables, de ces instants pleins d'élans où nous embrassons le monde entier. Marcher, c'est vivre plus, c'est vivre au cube.
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Les 400 mètres qui restent à gravir jusqu'au col me demanderont cinq heures d'efforts, contre une quarantaine de minutes, si j'avais pu suivre le sentier. A plusieurs reprises, voyant le jour décliner - mais pas le soleil, qui suffoque dans le brouillard - , je songe à rebrousser chemin. Il serait simple-et prudent-de descendre jusqu'au refuge aperçu un peu plus bas, pour tenter une nouvelle ascension demain matin. Mais cette solution serait un recul, et je ne peux m'y résoudre . J'étudie plutôt la possibilité de planter ma tente ici, dans la neige, si la nuit devait me surprendre.
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La marche autonome soulève des questions essentielles, oubliées de la plupart des Occidentaux : « Où dormir ce soir ? Que manger ? A qui demander mon chemin ? ». Confronté de la sorte aux besoins les plus simples, à la vie élémentaire, le marcheur développe une attention neuve à ce qui l’entoure. Les rencontres ont plus de relief ; la moindre pensée, la moindre émotion se détache avec netteté, tel un son pur dans un parfait silence. Enfin, le temps paraît ralentir ; une journée en mouvement fait l’effet d’une semaine chez soi. Une meilleure écoute, une plus grande vigilance : telles sont les qualités cultivées par le voyage aventureux chez qui l’entreprend.
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Partout où l’automobile est répandue, le marcheur devient gênant, sinon suspect, objet au mieux de tolérance. En dehors des villes aux larges trottoirs, pas de voie piétonne, ou d’une vingtaine de centimètres seulement. Combien de fois, contraint d’avancer sur une route, n’ai-je pas risqué ma vie, parce que l’ingénieur qui l’avait tracé avait oublié l’existence du bipède, et négligé la simple éventualité que s’y aventurât un homme ou une femme allant à pied ?
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Un tour du monde à pied n'exerce aucun pouvoir sur les imaginations. Il ne donne pas d'émotions fortes, il ne produit pas d'images spectaculaires. Personne n'envie ceux qui l'entreprennent ni, inversement, ne craint d'être à leur place. Ce n'est pas un exploit sportif, ce n'est pas une première d'alpinisme, ce n'est pas la conquête d'un sommet ou la chevauchée d'une vague géante. C'est juste quelque chose de très long et de très fatigant, auquel des individus aux motivations confuses acceptent de dédier une part appréciable de leur temps. Qu'y gagneront-ils ? Pas grand-chose, sinon des mollets bien rebondis.
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Videos de Olivier Bleys (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Bleys
Marcher, près de chez soi ou au bout du monde, parcourir les rues de nos villes ou s'échapper dans des espaces aux horizons plus dégagés : quelle que soit la forme qu'elle prend, la marche est parée de mille vertus pour le corps et l'esprit.
Aurélie Luneau en parle avec deux écrivains randonneurs, Noëlle Bréham et Olivier Bleys, dans "De cause à effets, le magazine de l'environnement".
Visuel de la vignette : Jordan Siemens / Getty
#environnement #marche #nature __________ Écoutez l'ensemble des émissions de cause à effets, le magazine de l'environnement https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement
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