Les conditions parfois tendues de ma longue marche m'ont rendu sensible au sort des réfugiés. Dormant dehors deux nuits sur trois, endurant l'extrême chaleur ou l'humidité, inquiet toujours de ne pas trouver d'eau, contraint de porter les mêmes vêtements des jours durant, en butte à la méfiance des riverains et à l'hostilité braillarde des chiens de garde, j'ai eu un aperçu de ce qu'un migrant pouvait vivre, quand il traverse comme moi - à pied - de vastes territoires.