AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Olivier Clavaud (18)


Plume pirate



Ma plume pirate le ciel pur
Et pactise avec le diable
D’un ciel de velours.

Comme plus rien ne reste
De nos anciens banquets
Il faut bien renouveler nos gestes !

Puisons là-haut
La force de nos vieux bras !
Que nos rêves riches et sots
Se fassent nouvel au-delà !

Et qu’enfin
Quoi qu’il en soit
Que l’on voie la fin
De cet effroi.


p.28
Commenter  J’apprécie          100
      Cher ami



Bien au chaud en moi
De nekuias en catabases,
J’embrasse mes extases
Et ris de mes effrois.

Je me complais, heureux
De mes chutes sévères,
Dans ce profond enfer
Qui m’emplit les yeux.

Plus le noir s’éternise
Et plus la lumière m’effraie,
Plus le vieux monde se tait,
Et plus ma félicité s’attise.

Il semble bien, mortel ennui,
Que tu deviens jour après jour,
Alors que tout fane alentour,
Mon allié, mon plus cher ami.


p.36
Commenter  J’apprécie          90
Ici



Ici,
Les si s’alignent et s’agglutinent
En énigmes nuageuses,
Seringues espiègles
Administrant de pieuses
Devinettes.

Les oubliettes du passé
S’ouvrent sur le néant.
Plus rien ne transparaît
De ce terrible et béant
Avenir.

Que peut-il advenir encore
De ce monde rapiécé,
De ce mort étouffé
Au vent des villes mortes,
Affreuses.

Les affres de nos plaisirs morts
Deviennent l’avenir filandreux
De nos désirs chétifs,
Ici.


p.35
Commenter  J’apprécie          90
Au loin



Au loin,
Demi-teinte fondue,
Un lampadaire s’endort,
Tendrement soutenu
Par l’effort de sapins étroits.
La pluie se dilue en gouttes épaisses
Dans mes yeux droits.

Au sol,
Des feuilles sales
Meurent dans un râle odorant,
Effluves épais qui gangrènent
La musique du vent.

Tout s’uniformise
En une palette sombre.
C’est la nuit qui se couche sur nos tombes.


p.53
Commenter  J’apprécie          80
Le petit Coq



Le petit Coq
A décrété,
Crête au vent, bec acéré,
Planté sur ses arpions
Droit comme un piquet :
« La guerre est déclarée !
Picoti, picota,
Baisse la couette et rentre chez toi ! »

Puis l’ennemi vaporeux
Devenu imperceptible,
Le petit Coq s’est fait généreux
Et a jugé la liberté possible ;
« Si chacun chante sous son masque
Et se tient à un mètre de ses condisciples,
Sans faire de bruit, sans faire de frasques,
Il pourra poser son pied altier
En dehors du poulailler !
Picoti, picota,
Baisse la couette et marche droit ! »

C’était sans compter
Sur le retour fracassant
De l’ennemi fringant.
Sans se faire remarquer
Il s’immisçait à nouveau
Dans les poumons, dans les cerveaux,
Et ni une ni deux, peut s’en fallu,
La liberté mourut.

Le petit Coq énervé,
La crête prématurément grisonnante,
Décréta sans se priver
Une nouvelle période lente.
Les poulaillers rouverts,
Furent vertement refermés.
Toute la gent gallinacée
Se retrouva Gros Jean
Comme auparavant.
Picoti, picota,
Baisse la couette
Et ferme-la.

Tant alla le temps
De fermetures en ouvertures
Que les esprits furent pris
De terribles vergetures.
Le petit coq, tout beau qu’il était
Ne faisait plus l’unanimité
Si bien que les poules rassemblées
Ne songeaient plus qu’à le remplacer.
Mais en ces temps troublés,
Picoti, picota
Une martre fait-elle un bon choix ?


p.44-45
Commenter  J’apprécie          40
Cri



Laissez respirer mes lèvres de miel,
Laissez-moi sentir les baisers du vent
Et souligner de mes sifflements les sourires du ciel.
Laissez-moi rire aux merveilles
Des rodomontades du monde,
M’esclaffer des gaffes des faiseurs d’ombre,
Laissez-moi tordre mon geste en rictus sévères
Si les sarcasmes extérieurs
S’agglutinent à mon entrée
En postillons graves.
Laissez-moi souffler sur les bougies de mon passé
Sans songer au présent.
Laissez-moi appeler un bel avenir.
Laissez-moi expirer s’il le faut
Et vaille que vaille,
Que la mort me ferme,
Pâle mais libre !


p.9
Commenter  J’apprécie          30
Demain



Sous les jours qui s’achèvent
Résistent sans doute
Des lignées de journées
Tout aussi douces
Qu’avortées.

Alors il leur faudra bien des efforts,
Des tonnes d’heures creuses et lasses
Pour rattraper les jours morts
Qui se prélassent,
Las et froids,
Dans le taudis du jamais.

Ils remonteront, sans doute
Le Styx et tous les fleuves inconnus
Pour se présenter à nous,
Fiers de leurs cœurs d’airain…
Demain.


p.56
Commenter  J’apprécie          20
Le Printemps



Le sacre du printemps s’agite,
Strié de couleurs vives
Et chaudes.
Plus rien ne compte que le bourdonnement
Entêtant et suave
Des abeilles volages.
Bien loin le relent
Vide et nauséabond
De ce confinement.

Il est pourtant là,
Dans chaque insecte libre,
Dans chaque parfum fleuri,
Dans chaque mouvement ivre
Et dans chaque baiser humide.

Il se confine en notre printemps
Comme il serre nos cœurs lents.
Nous souffrons de l’immobilisme
D’une saison vivante.


p.48
Commenter  J’apprécie          20
Dehors



Dans le sillon d’un ruisseau fin,
Baladant ma solitude lasse,
Je me prends à croire, quelle audace,
Alors que le soir tombe
À de nouveaux matins.

Alors que l’eau s’enfuit
En fines lames claires,
Les fantômes d’hier flanchent
Et se meurent et s’enterrent
Dans mon oubli.

Que les eaux s’éternisent
En leur filet salvateur,
Que les chemins s’allongent et retardent les retours,
Que plus jamais les murs ne se resserrent
Et n’étouffent nos ardeurs ;
Que nous restions hors de tout,
Hors d’ici, forts et fous.

Encore.


p.40
Commenter  J’apprécie          20
Horizons



Arpenter les collines,
Voir les eaux claires descendre des hauteurs,
Et écouter les fontaines libertines
Nous créer des souvenirs frondeurs.

Se réciter des vers immortels
Assis sur ce piédestal charnel,
Et mimer dans le flou d’un nuage
La danse magique d’un mirage.

Et d’oublier notre toit,
Toi et moi dans notre effroi.
Rêver de vastes prairies
Et d’horizons fleuris.

p.26
Commenter  J’apprécie          20
     Le Vaccin



Le vaccin s’en va et s’en vient,
U, coup terrible, un coup salutaire,
Il s’érige, ange ou chien,
Sauveur de notre Terre.

Il y a ceux qui le craignent
Comme on craint l’inexploré ;
Il y a ceux qui le vénèrent
Comme on vénère un Prométhée

Il y a ceux qui doutent
Comme on doute, alors que tout s’éteint,
De l’existence de la Lumière.

Elle brille pourtant
Vivace et sereine
Au-dessus des volcans de la haine,
Au-delà de ce qui nous freine,
Elle est là,
Éblouissante et sage
Comme une reine.

Elle attend que l’on s’éveille à elle.
Elle nous implore, nous supplie,
Nous adjure et nous prie
Quoi qu’il en coûte,
Quoique longue soit la route,
De déployer nos ailes.


p.49
Commenter  J’apprécie          10
      À la passante espérée
Réminiscence baudelairienne



La rue vide et morne autour de moi se tait.
Sexy, sirupeuse, le regard éthéré,
Je la rêve s’avançant
Hommage vivant à son sexe conquérant.

Elle se faufilait, fine et suave,
De l’horizon sombre à mes bras froids,
Et sans sagesse, fumeuse, plus fière que sauvage,
Elle ressusciterait l’étincelle sous mes doigts.

La rue vide et morne autour de moi se tait.
Je la rêve s’avançant
De l’horizon sombre à mes bras froids.

Sexy, sirupeuse, le regard éthéré,
Hommage vivant à son sexe conquérant,
Son image rêvée
Assassine son sourire solitaire.

Et j’erre seul,
Pareil à ce crénom de poète maléfique,
Dans la rue vaste, sans bruit,
Seul à mon spleen pandémique.


p.10
Commenter  J’apprécie          10
Remords



Comme il eut été bon
Que l’horizon se fît moins vaste
Et que nos rêves se fussent contraints
À demeurer dans le creux de nos mains.

Plus aucun songe n’eût surgi,
Plus un espoir, plus une envie
N’eussent fouillé les combles
De nos têtes oblongues.

Alors nous eussions vécu ce temps long
Ténébreusement assourdissant
De lenteur et de tourments
Allongés sur nos lits longs,

Quasi morts… - Mais nous vivons,
C’est la grande nouvelle.
Et tout au fond de nos cervelles
C’est notre liberté qui fait des ronds.


p.54
Commenter  J’apprécie          10
Deux ou trois vers…



Deux ou trois vers,
Peut-être plus,
Certains pairs d’autres impairs,
Des élégies et des satires saugrenues,
Ont surgi inopportuns de mon esprit
Comme des lapins blancs de chapeaux gris.

Comme ils me semblaient vifs
Furieux et sages, ces vers furtifs
Nés, on ne sait comment,
Comme des cerfs-volants.

Puis une parole commune,
Une image parasite,
L’un de ces traits qui nous habitent
Et nous envoient sur la lune.

Que de vers passés
Quand l’ennui nous tue,
Que des strophes estropiées,
Supprimées et dévolues.

Débranchons-nous du monde,
Délaissons ces cris et ces ondes
Pour laisser se déployer l’ennui,
L’esprit et la poésie.


p.50
Commenter  J’apprécie          10
La bouche



Sous le masque mou qui muselle son âme,
Une belle bouche fraîche,
Se frotte et se cogne
Aux fibres rêches.

Elle se remémore,
Immobile et sèche en sa petite mort,
Les baisers si doux,
Lutins et fous
Disséminés en chapelets
Le long des samedi noirs
Sur une terre chaude.

Et elle se recroqueville, se tasse,
Croque-mort de ses propres extases
Sous l’étoffe sans saveur
Du linceul filandreux
De ses anciens bonheurs.


p.8
Commenter  J’apprécie          10
Et si jamais



Et si jamais les secondes s’allongeaient,
Perdaient leurs luges
Et ne glissaient plus
Le long des longs jours tristes.

Et si jamais les plissures du temps
S’appesantissaient sur le temps long
Et lissaient les heures
Jusqu’à retourner le temps
Sur un passé révolu.

Si jamais au-delà des voies
Rêvées et incertaines
Ne se retrouvaient que les routes sûres
D’un chemin triste et connu.

Et si jamais revivre n’était que recommencer.

Et si jamais le secret
Était dans l’immobilité ?


p.33
Commenter  J’apprécie          10
Le Vagabond



Le vieil asphalte saigne du souvenir des passants disparus.
Plus rien ne sursaute plus rien n’assassine,
Tout s’en va et se fuit et se faufile à sa fin.

Un vague vagabond vitupérant,
Les deux pieds plantés dans une flaque oblongue,
Rit rageusement des rares fantômes flasques qui filent,
Lugubres, le long des longs murs gris.

Il le tient son royaume solitaire et morbide !
Cette rue longue et claire où plus une âme ne passe !
Il se proclame roi d’un désert et se sert
De grandes bouffées de l’air interdit.
Puis il rit, rasséréné par l’éclat du vide.


p.7
Commenter  J’apprécie          10
Les cimes



Les cimes s’assemblent en un horizon sombre
Quand, brutal, le ciel s’obscurcit.

Et si soudain en stries jaunes et or
Les éclairs soulignent le songe des nuages,
Seul sous ma fenêtre éteinte j’admire la mort
De ce ciel qui chute en trombe.

Comme je rêve d’escalader ces larmes du ciel
Et de gravir une à une les marches des éclairs
Pour rejoindre en rêve le rêve que je me fais du ciel.

Monter hors de ma bassesse,
Ruminer les humeurs de mon immobilité.
La faire surgir, la libérer,
La vomir et l’exulter…

Vivre…


p.51
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Olivier Clavaud (1)Voir plus

Quiz Voir plus

Choisissez votre route 🛣️

Quelle est le nom de cette marche militaire du xviie siècle ou xviiie siècle, devenue très populaire en France au xixe siècle, reprise par les militaires pendant les guerres coloniales ?

Sur la Route de Dijon
Sur la Route de Bourgogne
Sur la Route de Paris

10 questions
201 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}