AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Felicity1503


C’était quand même trop bête. Elle avait couché avec un nombre incalculable de personnes sans jamais ressentir la moindre émotion pour aucun d’entre eux. À vingt-cinq ans, elle en était venue à croire que son cœur ne battrait jamais, que les souffrances qu’elle vivait au quotidien était venue démythifié l’Homme – avec un grand H et un petit sexe.

Lorsque le dandy l’avait abordée dans ce bar lounge des Champs-Élysées où elle aimait à traîner, elle l’avait d’abord trouvé trop vieux pour elle. La cinquantaine arrogante, peut-être un peu plus, avec un regard bleu de grand prédateur et des cheveux poivre et sel impeccablement noués en catogan. Qui portait une telle coiffure de nos jours ? Un directeur artistique coké jusqu’aux oreilles, un acteur de théâtre en mal de sensations ? Un marginal de plus à sa collection.

Son regard avait glissé sur la chevalière qu’il arborait au doigt et son opinion avait changé : un nobliau désargenté, en décalage avec son époque, teinté de mystère et de romantisme, rêvant d’un temps où une canne au pommeau d’ivoire ne provoquerait pas l’hilarité générale. Il parlait d’une voix grave et posée, rassurante, envoûtante, celle d’un homme habitué à se faire obéir.

Un coup d’œil à son costume, taillé sur mesure, grand couturier, pour que l’image évolue de nouveau : non, il ne manquait pas d’argent. Peut-être une de ces familles de maîtres de forge qui avait su avec habileté passer de la noblesse à la bourgeoisie, de la richesse terrienne aux succès industriels. Elle avait lissé sa robe avant de lui sourire.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}