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Citation de RomansNoirsEtPlus


Un homme et une femme lui faisaient face, la tête penchée sur leur portable avec cette attention respectueuse que des croyants portent à un livre saint. Sur sa gauche, au-delà de la rangée centrale, c’était le même spectacle édifiant. Un couple de jeunes qui, en s’asseyant, avaient échangé deux phrases, pas plus, mais qui, depuis, ne se parlaient plus et tapotaient frénétiquement sur leur précieux mobile. En biais, vers l’arrière de la rame, ce n’étaient que des fronts inclinés sur le minuscule écran.
Grimm avait l’impression d’être seul. Pas un visage relevé, pas un regard dans sa direction, ni ailleurs. Que des yeux fixant la petite machine extra-plate, qui semblait avoir été greffée sur la paume de leur main.
Ces gens étaient absents, indifférents à ce qui les entourait, coupés du monde réel qu’ils ne voyaient même plus. C’était cela le paradoxe ! Ces individus, on les disait connectés, mais, en réalité, la machine les débranchait du monde sensible, celui qui se regarde, se touche et se respire.
C’était si vrai qu’en certains coins du globe, les autorités avaient dû sévir pour éviter que ces zombies ne se fassent écraser en traversant la rue. L’esprit enfermé dans un ailleurs sans consistance, leur corps trompé se croyait lui aussi immatériel et se lançait au milieu des voitures lesquelles, niant soudain leur inexistence , les percutaient sans détour .
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