Mon navire tremble, mon navire tangue. Sans même parler, il y a tout qui frémit. On avance, on piétine, on évite, on hésite, on évite de sentir, de voir, on hésite à vivre, à crier. On est éboueur, pas voyageur, toujours pas capitaine. On n'a rien devant nous, juste le temps de rien.
(...)
Eboueurs, c'est jamais de naissance, relégués que nous sommes au dernier tronçon de l'aube, échoués sur le lisier de la ville comme des anges aux gueules noires.