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EAN : 9782268059761
183 pages
Les Editions du Rocher (26/10/2006)
3.9/5   5 notes
Résumé :

Exercices de mémoire, exercices d'amour pour des cours patients, en marge du temps. Des enfants s'inventent une cité de sucre dans un cimetière, un laveur de vitre funambule attend l'orage, un éboueur, depuis son beau navire, s'imagine uneidylle africaine ; dans un jardin ouvrier, les cendres d'une lettre brûlée se mêlent aux fleurs d'un cerisier, les passagers d'un bus se croisent et s'accompagnent dans leur solitude, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'aime beaucoup les recueils de nouvelles et il m'arrive souvent d'en lire parallèlement à une lecture de roman. "Concertina" restera l'un de mes recueils préférés, je ne suis pas certaine de le ranger sur son étagère, afin de relire quelques pages, comme pour retrouver un ami ou une existence qui m'habite désormais.


Les nouvelles très courtes - quelques pages seulement, moins de dix (sauf une), qui constituent ce livre sont autant de récits de vie, autant de malheurs de vie, autant de récits d'exil. Tous sont bouleversants, racontant ces êtres souvent cabossés, déboussolés et qui se raccrochent à une présence ancienne, un être cher, un visage entre-aperçu ou quelques notes de musiques entendues, un élément de leur environnement comme point d'ancrage dans une vie trop éparpillée afin de ne pas sombrer. Ce sont des récits de solitude, d'exclusion, de nostalgie. Des récits qui nous font voyager aux côtés d'enfants, d'adolescents perdus, d'émigrés, de gitans, au sein des villes ou en campagne. C'est cosmopolite géographiquement, socialement et humainement et c'est ce qui fait la richesse de ce recueil.
Le paysage et la nature urbaine ou rurale sont des personnages à part entière de chaque récit comme pour confirmer que l'Homme n'existe qu'en regard de ce qui l'entoure.


J'avais déjà découvert l'écriture de Paola Pigani avec un autre de ses livres, auparavant, et la poésie qui y habite m'avait époustouflée et c'est le même sentiment que j'ai eu en lisant les pages de ces nouvelles, sentiment multiplié par autant de morceaux de vies que j'emporte désormais dans ma tête.



Ne passez pas à côté de ce merveilleux recueil si vous appréciez le genre...
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
(...) j'ai vécu une enfance très sensitive à travers les champs et les forêts, au milieu d'une famille nombreuse.
Mais j'ai aussi fait l'apprentissage du silence et de la contemplation avec mon aïeule d'origine slovène, au bord des chemins avec deux ou trois chèvres. Elle emportait toujours un livre avec elle. Je me souviens du mystère des pages tournées dans le grésillement de l'été. Ma grand -mère lisait... je ne savais pas quoi, alors... Le silence devenait vivant sur son visage absorbé par la lecture, elle s'absentait, laissant entre nous un espace salutaire pour écarquiller mon enfance et me laisser au bord de ce désir ; lire.
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Toute la matinée, au boulot, des maux de tête à n'en plus finir. De long en large, en travers, elle a pu souffler dix minutes dans la salle du personnel, prendre un cachet effervescent dans le sac à main, regarder lentement s'évanouir l'aspirine dans le verre sérigraphié à l'effigie de Petit Ours Brun.
Ses yeux ses sont fixés un instant sur les petites bulles à hauteur de la brouette rouge dessinée sur la paroi. Aux pieds de l'ours, un seau, une pelle et sa casquette bleue. Tout un univers en technicolor dans un verre à moutarde. Un bonheur gratuit ou presque.
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De lui à elle, n'avait eu lieu que la caresse de cette musique. Comme une eau claire, elle longeait les carreaux des fenêtres, ses cahiers, les gouttières de zinc, venait mourir entre ses doigts, sur sa nuque, dans ses cheveux qu'elle tordait nerveusement. A travers les rideaux de pluie, les longues journées grises et immuables, ces quelques notes de musique étaient son pain blanc, son lait d'orgeat. Elle les attendait derrière une fenêtre pour les relier à un pan du ciel.
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Pour mes bégaiements, ma mère non plus n'avait rien pu. A l'école, écouter me prenait toute l'énergie. Pour le reste, déjà, je m'arrangeais avec les oiseaux, plus forts que les choses à prononcer. Le silence déployé comme leurs ailes me suffisait et je jubilais au plus secret de mon coeur en écoutant leurs piaillements fous. Le plus souvent, j'avais du mal à tenir en place, je me tordais sans cesse. Mes mains surtout dansaient , ce que ma voix m'interdisait.
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Aujourd'hui, je ne peux pas m'empêcher de regarder le ciel. Pourtant il y a toujours ces grands câbles tendus qui mordent la vue que j'en ai et la "concertina", cette volute de fer barbelé, enroulée tout autour. Quand je vois ces fils tendus, nus et noirs, je voudrais y accrocher du linge. Les chemises de Grand-Père, immenses, elles étaient. Elles me revenaient en pleine figure quand je me cachais derrière. Cette odeur de savon de Marseille et de drap mouillé, je ne l'ai jamais retrouvée. Toujours rien à ces foutus fils et ça grince, ça grince...
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Videos de Paola Pigani (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paola Pigani
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
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