Citations de Pape Diouf (19)
Je continue de penser que le repli sur soi est un appauvrissement. Si le pays le plus riche et le plus puissant au monde, les Etats-Unis, a su prospérer, c’est d’abord par l’ouverture extraordinaire dont il a été capable, par la force des événements et de l’histoire.
On naît, on vit, on part, on est tous de passage. On se succède les uns aux autres. C’est la loi de la nature.
En matière de journalisme il n’y a rien d’inné. Plus exactement, je ne crois pas au talent d’écriture inné. Il doit bien y avoir des génies en la matière, de la même manière qu’il y a eu Pelé en football, Van Gogh en peinture et Berlioz en musique, mais j’ai toujours constaté l’évidence que le talent se travaille.
Je n’ai pas peur que l’on m’oublie. L’essentiel est que mes enfants et ma famille ne m’oublient pas. Le reste, je m’en fous complètement. Chez certains grands hommes que j’ai admirés, dont j’ai lu l’œuvre et découvert le parcours, j’ai toujours été intrigué et même étonné de cette volonté farouche de vouloir entrer dans l’histoire. Moi, ça m’est complètement égal. Si je peux avoir laissé à mes enfants et à mes petits-enfants, ma fille aînée m’en ayant déjà donné deux, un certain type d’enseignement qui a pu leur servir positivement dans la vie, c’est l’essentiel. Il me suffira qu’ils puissent dire que je leur ai transmis quelque chose, une intransigeance ou une ouverture, quelques principes et des règles de vie.
Je suis envieux de ce qu’ils ont, mais c’est pour être à leur niveau, pas pour les déposséder de leur savoir. C’est la différence que je fais entre l’envie et la jalousie puisque la jalousie, ce vil sentiment, est de ne pas supporter ce que l’autre peut être ou avoir. L’envie, c’est vouloir être comme un autre, avoir comme un autre.
On a besoin des Noirs et des Arabes tant qu’ils sont performants, tant que le jeu en vaut la chandelle. Mais à la fin de leur carrière, on les met de côté, ce qui explique l’absence totale de Noir ou d’Arabe à la tête des instances du football français, alors que ces joueurs ont démontré pendant leur carrière de footballeur qu’ils avaient les mêmes capacités de réflexion, d’analyse et de suggestion que leurs coéquipiers.
Quand on est supporter d’un club, on est heureux des succès. Il me suffit de marcher dans la rue ou d’être près de mes enfants pour croiser des gens que les victoires rendent heureux. Et face au bonheur autour de vous, les deux ou trois têtes d’andouille qui pourraient susciter en vous quelque rancœur ou rancune ne pèsent pas lourd.
Le sentiment d’injustice ne disparaît jamais. Il faut savoir vivre avec et passer outre.
Pour bien écrire, il faut beaucoup lire. J’ai lu et relu les journalistes les plus cotés de France, j’ai lu également les grands classiques. A travers cette lecture massive, j’ai recherché, par-delà mon plaisir de lecteur, ce qui allait me servir dans le journalisme, le rythme, le vocabulaire, la fluidité.
Il faut intégrer l’idée sénégalaise d’une épouse parfaite : une femme soumise, qui ne dit pas non quand vous avez dit oui, qui reçoit votre famille qu’elle le veuille ou non, qui se démultiplie au service de son mari et qui fait de la fidélité une démarche philosophique. Ma mère a été cette femme.
On peut réussir sans gagner de l’argent, même si le contraire est plus souvent vérifié. Je pense avoir réussi dans le journalisme à La Marseillaise, qui n’était pas riche, et avoir été considéré comme l’un des meilleurs journalistes de Marseille, puisque j’ai gagné deux fois le prix Martini du meilleur article.
Revenir en Afrique est la meilleure manière de me ressourcer, de repartir sur des bases d’authenticité. Savoir d’où l’on vient permet de ne pas se tromper sur soi-même. Et on ne peut pas prétendre connaître les autres si l’on ne se connaît pas soi-même.
J’étais un homme de couleur en France mais qu’en Afrique, le Blanc devenait à son tour un homme de couleur. Tout comme l’exotisme n’est pas le même pour tout le monde. Aux yeux d’un Occidental, le marché Sandaga de Dakar est formidablement exotique par ses odeurs, ses couleurs, ses bruits et sa population bigarrée, ce que de nombreux écrivains se sont plu à décrire.
Il n’est pas facile de ne plus être président de l’OM. Il est encore moins facile d’en ressentir l’injustice. Ayant exercé ma fonction selon certains principes, j’ai toujours su qu’ils auraient une contrepartie intangible : un jour ou l’autre, ils m’obligeraient à partir.
L’équité, c’est une certaine logique, du bon sens, alors que l’égalité est impossible, dans le football.
Un journaliste ne se soucie pas forcément des conséquences de ce qu’il écrit, ni du mal qu’il peut faire aux gens.
En matière de journalisme il n’y a rien d’inné. Plus exactement, je ne crois pas au talent d’écriture inné. Il doit bien y avoir des génies en la matière, de la même manière qu’il y a eu Pelé en football, Van Gogh en peinture et Berlioz en musique, mais j’ai toujours constaté l’évidence que le talent se travaille.
Mieux vaut un mauvais papier à l’heure qu’un bon papier en retard.
Chez elle, la dévotion se mêlait au dévouement : sa foi, qui se muait en ferveur religieuse, la poussait à donner bien plus qu’à recevoir.