Ce que deux êtres se donnent de plus beau, ce n'est pas seulement leur corps, leurs plaisirs, leurs talents mutuels, c'est une histoire à nulle autre pareille qui les liera à jamais même s'ils doivent se quitter [...] Quant à la souffrance amoureuse, elle est indissociable de la félicité, notre chagrin nous plaît et nous manquerait s'il venait à disparaître, délices et douleur mêlées. On peut bien piétiner l'amour, le maudire, se gargariser de pathos facile, il n'empêche que lui et lui seul nous donne le sentiment de vivre à haute altitude et de condenser dans les moments où il nous ensorcelle les étapes les plus précieuses d'un destin. La passion est peut-être vouée à l'infortune, c'est une infortune plus grande encore de n'être jamais passionné.