Dans notre jeunesse, nous vivons comme si nous étions immortels. La connaissance de notre caractère mortel flotte autour de nous comme un sec ruban de papier qui touche à peine notre peau. Quand est-ce que cela change dans la vie? Quand le ruban commence-t-il à nous enserrer plus étroitement, jusqu'à ce qu'à la fin il nous étrangle? À quoi reconnaît-on sa pression douce mais inexorable, qui nous fait savoir qu'elle ne se relâchera jamais? À quoi la reconnaît-on chez les autres? Et à quoi, chez soi-même? (Poche - p. 277)