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Citation de Sepo


ll n'est pas tout à fait juste, poursuivit-il, quand il revint s'assoir à côté de moi, du varech sur les chaussures, de prétendre que, chez cette violoniste féerique, c'est ce flot de longs cheveux qui m'a d'abord fasciné. Ce furent d'avantage les yeux, ou plutôt, non pas les yeux, mais le loup blanc qui se remarquerait presque pas sur le visage poudré de blanc. Plus je restais là, plus le le visage masqué me fascinait. D'abord, ce furent l'immobilité , la pure matérialité du masque qui me frappèrent, parce qu'elles étaient en contradiction criante avec cette musique pleine d'âme. Comment un masque rigide pouvait-il naître une chose comme celle-là ? Peu à peu, je pus deviner les yeux derrière le petites fentes; ensuite, je les vis. Ils étaient la plupart du temps fermés; le visage poudré paraissait alors scellé et mort. Alors, les sons semblaient presque venir de l'au-delà, se servant de ce corps sans regard comme d'un médium. Surtout dans les passages lents, lyriques, quand l'instrument bougeait à peine et que le bras qui tenait l'archet glissait lentement dans l'espace. C'était un peu si Dieu parlait d'une voix sans paroles à ces voyageurs qui écoutaient, retenant leur souffle. Ayant posé près d'eux leurs valises, sacs à dos et autres bagages, ils recevaient en eux, comme une révélation, la musique sublime. A côté de cette musique, les bruits de la gare semblaient dépourvus de réalité. Les sons qui s'échappaient de ce violon à l'éclat sombre étaient dotés d'une réalité propre qui - l'idée me passa soudain par la tête - n'aurait pu être ébranlée, même par une explosion."

p.24/25,
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