L'ennui, avec Marjo, c'est que tous les mecs sont fabuleux au début et qu'ils tombent assez vite en disgrâce, pour des raisons variées.
Mon amie a suffisamment d'originalité pour dégotter des échantillons toujours différents. (...)
- Imagine le plus beau des mecs, genre mannequin pour une pub de parfum.
(...)
Tandis qu'elle continue sur sa lancée, je commence à craindre le pire. (...)
- Et tu l'as rencontré où, cet astre de grâce et de douceur ?
- Dans la rue, figure-toi. En allant à la fac. A un feu rouge (...)
- Hum, hum.
- Tu ne peux pas imaginer comme il est gentil. (...)
- C'est bon, pas besoin de me faire un dessin.
- Et donc, depuis deux jours, nous parcourons la ville en pédalant. J'envisage sérieusement de m'acheter un nouveau vélo.
- Hum, hum.
Non, je ne jouerai pas les perfides.
Je ne lui rappellerai pas comment elle a successivement acquis un abonnement pour une salle de spectacles spécialisée en hard-rock quand elle a rencontré Micky l'adorateur des décibels en folie ; un ordinateur dernier cri quand elle a fréquenté Fabien le geek ; dix-neuf livres de recettes iraniennes quand elle a goûté à la cuisine d'Aazam ; une cornemuse écossaise quand elle s'est acoquinée à James le fou de musique celtique. (...)
Alors, on n'en est pas à un vélo près.