À l’époque, l’industrie pharmaceutique restait faiblement mobilisée et sans réelle proposition d’essais thérapeutiques. En effet les antiviraux n’étaient plus une priorité parce que les virus donnant à la fois des maladies très graves et fréquentes étaient rares dans les pays solvables.
"À l’heure où les voyages se démocratisent, où les commerces s’intensifient, où les migrations s’étendent, les microbes trouvent de nouvelles voies de transmission. Au regard de la coévolution du vivant et de la richesse de sa biodiversité, l’homme doit apprendre à vivre avec les émergences infectieuses et reconnaître qu’elles sont imprévisibles. Or cette forme de sagesse, qui ne devrait pas inciter, loin de là, à rester inerte, exige une information précise, une communication adaptée, une éducation appropriée aux épidémies. La société doit acquérir une culture raisonnée du risque. Des pestes passées aux épidémies d’aujourd’hui, nombreux sont les exemples qui montrent que les réactions sociales, les peurs, les fausses rumeurs, en temps de paix comme en temps de crise, sont cruciales pour la gestion des maladies infectieuses. Cependant, le public est généralement mal préparé à l’éventualité comme à l’apparition d’une telle menace. La société elle-même est divisée, prise entre les assertions des scientifiques, les positions des politiques, les informations des médias et les cris d’orfraie des cassandres de tous poils. Les décideurs politiques doivent en prendre conscience d’autant que les réactions à l’information, l’« infodémie », évoluent en même temps, voire plus vite que la contagion." (p. 10)