On apercevait la maison traditionnelle indienne un peu à l'écart de la maison d'habitation, le hogan, blotti sous un ciel immense. "No pictures" a dit Scott.
Louise m' a expliqué que photographier un lieu était aussi photographier ceux qui y vivaient, que les Navajos l'avaient trop été par les ethnologues et les touristes, et désiraient qu'on les laisse en paix. On pouvait aussi faire l'hypothèse, a-t-elle ajoutée, que pour les Indiens, la photographie volait quelque chose à son sujet et que cela était inacceptable pour des êtres, que les Espagnols d'abord, puis les Américains ensuite, n'avaient cessé, trois siécles durant, de vouloir priver de leur liberté.