Plus de 300 000 personnes, de tous âges, atteintes de polyarthrite rhumatoïde, se battent ainsi obstinément contre la douleur, l'enraidissement de leurs articulations, la limitation de leurs mouvements. La douleur est une constante pour les malades de la PR.
Omniprésente, chacun essaie pourtant de la dépasser, de la cacher souvent, silencieux, prersévérant.
Cette volonté de ne pa se laisser submerger par l'adversité, de ne pas afficher la douleur, rapproche très intimement le danseur de la personne polyarthritique. Elle les lie dans un destin commun : le dépassement des cris du corps, la maîtrise d'une gestuelle, la connaissance physique de soi.
Pour celui qui ne connaît rien,
DANSER, c'est monter sur
des planches et gesticuler, faire
n'importe quoi avec son corps.
Pour le bon danseur,
c'est bien exécuter les exercices
qu'on a travaillés.
Pour LE danseur, c'est monter sur
des planches et faire n'importe quoi
avec son corps, après s'être crucifié
cinq heures par jour, pendant des
années, à la barre d'exercice.
Maurice BEJART
Détruire mon corps, le reconstruire...
Travailler transpirer, ne pas penser.
Ne rien espérer, devenir une pierre,
une barre de bois, un verre d'eau,
un miroir, un peu de crasse,
se souvenir avec le ventre,
avec les cuisses, compter avec
les articulations, prier avec
les coudes, mourir. ETRE !
Maurice BEJART