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3.47/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Patrick Anidjar est correspondant de l’AFP en Europe, au Proche-Orient et aux Etats-Unis, aujourd’hui rédacteur en chef adjoint de cette agence. Il publie chez Plon, dans la collection « l’Histoire en roman », son premier roman : « le trompettiste de Staline » .

Source : http://larepubliquedujazz.com/le-trompettiste-de-staline-de-patrick-anidjar-premier-roman-reussi/
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Mais c'est « le Bechet » qu'il dépoussiérait avec une déférence toute particulière, qu'il déposait avec un excès de précaution sur le vieux Teppaz avant que je me l'approprie. Il l'écoutait religieusement, parfois à cinq ou six reprises durant le même après-midi. Ce communiste taciturne, pétri de syndicalisme, qui pendant les événements de Mai n'avait pas manqué une occasion de descendre dans la rue avec ses vieux camarades pour brandir son drapeau rouge, ce coco à l'éternelle veste en épais velours côtelé marron, ce doux géant qui même avant sa mort me dépassait encore d'une tête et demie, fermait les yeux au son de la clarinette aérienne de ce Créole de la Nouvelle-Orléans, et esquissait un imperceptible sourire.
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Lorsque par ennui, par jeu, ou par défi, je faisais appel à ce don, je me racontais des histoires. Par crainte de les oublier, je les notais précieusement dans une multitude de petits carnets noirs que je cachais sous mon matelas. Je m'inventais un inconnu veillant sur moi de loin, un homme dont mes parents redoutaient la puissance et leur imposait à travers moi sa volonté. Je les reléguais alors au second rang, je les gommais, les faisais disparaître en me réinventant un présent que je préférais. Je me transportais dans une autre maison, spacieuse, confortable, ensoleillée. un pays nouveau, fait de forêts, de prairies et de rivières qui traversaient des villes aux avenues et aux immeubles chargés d'histoire. J'étais le rejeton d'un homme célèbre, au passé glorieux, qui avait marqué son temps d'une empreinte indélébile et qui m'ouvrait la voie vers un grand destin.
les dimanches pluvieux, je m'enfouissais au creux de mon lit. Après avoir failli provoquer un début d'incendie en me glissant sous mes draps avec la lampe de chevet, j'avais opté pour une lampe de poche. Avec ma main libre, j'agrippais un livre et m'évadais le plus loin possible. je n'étais plus l’ado de personne. je me catapultais vers des contrées éloignées et ensoleillées. Il y avait la mer, le désert, la jungle. Je dévalais des montagnes, descendais des torrents, planais vers le soleil couchant. Je m'agrippais au sommet du mât d'un grand voilier qui traversait un océan. j'assistais à l'éruption d'un volcan, d'un geyser, d'un puits de pétrole. Je bâtissais une maison dans la brousse, avec des lits enveloppés de moustiquaires, des hélices fixées au plafond brassant un air chaud et humide. Il y avait des coups de feu, des crissements de pneus d'une jeep sur des graviers. je m'inventais une grande sœur imaginaire. je fourrais avec elle mes deux mains dans la crinière drue du lion de Kessel. j'étais le fils d'Albert Londres. j'errais à ses côtés sous le soleil de l'Orient compliqué. je me brûlais à celui de Corfou en compagnie d'un oncle cette fois, fantasmé lui aussi, un autre Albert, mais plus fantasque celui-là, capricieux, certes dépressif, mais si lumineux. Mon sang irriguait les sillons de la Catalogne labourée par la plume d'Hemingway, un grand-père comme j'en aurais voulu un, courageux, pétri d'idéalisme, capable de s'extasier face à une nature sauvage, humain à l'extrême. Je partageais avec lui les mêmes désirs, les mêmes engouements. j'étais fasciné par les corridas, le rouge du sang et des banderilles, la muleta virevoltante, et l’estocade, la mort portée sans vaciller par le fil de l'épée. J'en sortais plus aguerri, prêt à panser mes plaies entre les bras soyeux d’une Emma Bovary, sosie craché de ma frêle voisine du dessus, bien réel celle-là, source de mes premières désillusions sentimentales. Longtemps après avoir tourné la dernière page, je restais imprégné de ces paysages lointains et de ses inaccessibles périples amoureux, tout transpirant d'émotion, effaré de ses improbables rencontres, cloîtré dans ma chambre.
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Cette épicerie était sa seule chance de permettre à sa famille de subsister décemment. Depuis l’établissement était placé sous le contrôle du Consistoire de Paris et ne désemplissait plus. Les clients raffolaient de ces produits d’Europe centrale qu’ils connaissaient bien et dont les noms étaient peints en yiddish, en russe et en français sur la vitrine. Ils y retrouvaient tous les ingrédients indispensables à la farce du gefilte fisch, du chou, et la préparation du bortsch, du tchoul’nt, sept sortes de raifort et de variantes salées. Autant d’ingrédients et de senteurs qui étaient comme un onguent destiné à apaiser les déchirures de l’exil.
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L'essentiel c'est le travail. Tu suivras notre exemple. Tu seras un travailleur.
Je percevais mal à l'époque le sens de ce mot. “Un travailleur”. Enfant, il me semblait confusément qu'il s'agissait d'un homme mécontent par nature, taciturne, le plus souvent porteur de réclamations insatisfaites, forcé de se battre au quotidien pour survivre dans un monde injuste et qui n'avait jamais suffisamment de temps pour se reposer. La perspective de devenir « un travailleur » ne m'enthousiasmait guère. Je préférais ne rien dire. D'autant que j'interprètais le silence paternel comme une conformité aux propos de ma mère. Ils s'étaient apparemment mis d'accord pour faire de ma vie un cauchemar, autrement dit me contraindre à rejoindre la cohorte de ces « travailleurs » à laquelle ils appartenaient tous deux. Pour échapper à cette destinée qui me terrorisait déjà bien avant l'adolescence, j'avais imposé un rituel. je devais impérativement faire fonctionner mon cerveau différemment et ainsi accéder à des opportunités alléchantes. La réponse, je le savais, était dans les livres. Leurs auteurs étaient dépositaires de ce savoir libérateur. Chaque semaine, je demandais donc à ma mère de m'accompagner chez la libraire de la rue Monge pour y choisir un nouveau livre.
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Le phénomène qui va prendre de l'ampleur, est encore nouveau dans la région et s'inspire des méthodes des "Hashishioun" (la racine arabe du mot "assassin"), un courant chiite extrémiste dont les membres se cachaient dans des cavernes bordant la mer Caspienne, aux XI et XII siècles et avaient coutume de fumer du haschisch avant de rejoindre le paradis d'Allah en se battant jusqu'à la mort.
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À la Nouvelle-Orléans autant qu'à Odessa, des musiciens débridés envahirent les scènes des cabarets et soulevèrent l'enthousiasme de leurs auditoires. Leur musique était non seulement jubilatoire mais ils l’agrémentaient de pas de danse libérateurs et brandissaient leurs instruments vers les étoiles. Le Parti avait vu juste : le jazz né sur les rives du Mississippi de l'oppression des esclaves réussissait à mobiliser les Russes écrasés par le tsariste.
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Durant les combats de juilleet et août 2006 au Liban, les soldats israéliens ont découvert des posters des deux Guides suprêmes de la révolution islamique accrochés à dese murs de classe dans des écoles de Shihin et de Bint Jbeil, ainsi que des livrets expliquant le "modèle" Khamenei destinés aux jeunes chiites libanais enrôlés dans les "Scouts de l'Iman caché".
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Une normalité pourtant bien peu compatible avec sa volonté affichée de rayer de la carte un État membreà part entière de la communauté des nations, comme avec le soutien de son régime à des groupes armés aux vue meurtrières et déstabilisatrices, le développement d'une arme de destruction massive ou encore la négation du génocide juif.
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En quelques fractions de secondes, la température monte de plusieurs miliers de degrés. Une sphère incandescente de 15 mètres de diamètres se forme. La chaleur atteint 300 000 degrés centigrades. Un champignon de fumée se dessine au-dessus de la ville.
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Contraint de fuir, il se réfugie en Iran pendant deux ans et subit une nouvelle opération de chirurgie esthétique avant de se volatiliser à nouveau.
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