Et par dessus tout cette sensation d'abandon un peu effrayante, d'angoisse sourde, d'irréalité même, qui est pour moi synonyme de l'enfance telle que je l'ai ressentie, bâtie sur du sable, filant en permanence entre les doigts, incertaine, sans contour ni centre, terre meuble où l'on s'avance à l'aveugle, ne saisissant que des lambeaux, dans un mélange de présence et d'absence entremêlées vous laissant au sortir de l'adolescence comme tout à fait meuble et imprécis, sans identité ni racine, chien perdu sans collier.
- Préface Olivier Adam