Bon nombre de chasseurs de scoops, que l'on imagine, tel Woodward et Bernstein dans " Les hommes du président ", rencontrer des " gorges profondes " nuitamment dans des parkings souterrains, en déjouant les filatures, se sont contentés, pendant des années, de faire leur petit marché dans le bureau douillet du directeur central des RG, devant un verre de whisky.
Pierre Desproges
" Vous lisez Minute ? Non ? Vous avez tort, c'est intéressant. Au lieu de vous emmerder à lire tout Sartre, vous acheter un exemplaire de Minute, pour moins de dix balles, vous avez à la fois La Nausée et Les Mains sales. "
Pourquoi, alors, ne pas se résoudre à laisser les eaux usées du régime chiraquien reposer dans le silence, et au contraire décider de les analyser, quitte à faire remonter à la surface les mauvaises odeurs provenant des égouts du régime.
Je me souviens qu'à cette époque, une collaboratrice de Y. Bertrand (directeur des RG) racontait en privé combien elle avait été choquée d'avoir été convoquée par son patron en présence de Roland Jacquard (journaliste), pour apporter des dossiers que l'on n'a normalement pas le droit de rendre public avant 50 ans. Comme elle tiquait, Bertrand se serait récrié : " Voyons, voyons, Roland est un ami ".
C'est un peu, toutes proportions gardées, comme si l'on disait que l'Institut de France est composée de paysans du Danube analphabètes.
Pour s'en prendre à la moralité de J. Chirac, demander le renfort de V. Giscard d'Estaing n'est jamais une mauvaise idée.
L'énorme clameur de révolte et d'indignation devant un tel crime réveille la République assoupie de l'immobilisme chiraquien.