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Citation de ZahraAroussi


La pureté du site nous exaltait. La côte, sur une longue distance, était plate, et nous circulions dans une parfaite solitude, entre deux ou trois lignes simples, où notre œil n’aurait pu déceler le plus léger accident : la ligne noire de la forêt, à notre droite ; une ligne dorée, devant nous, à la frontière du sable et de l’écume ; et, à gauche, un horizon liquide, dur et gonflé. Toutes ces lignes couraient se rejoindre sous nos yeux, en un point éloigné vers lequel nous entraînait leur convergence, et qui fuyait toujours. C’était bien le seul paysage qui se pût concevoir pour accueillir un événement comme celui qui nous attirait en ce lieu. La baleine était appelée par cette fuite des bois et des sables, par cet univers étalé, aligné en quelques grands traits souverains. La mer était calme, d’un froid lumineux, parsemée d’étangs secrets qui laissaient présager des profondeurs. À l’opposé, les bois s’étiraient nerveusement sous une moire de lueurs vives. Les plis de la côte restaient invisibles. Mais au loin, dans le faible rayonnement de l’espace, se dégageait la saillie d’une falaise – et nous savions que c’était là que nous trouverions la baleine.
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