La doctrine de la perfection et la doctrine du bonheur, qui s'identifient dans le fond, n'excluent point la doctrine du devoir. Le devoir, c'est la loi qui nous impose de rechercher notre perfection, c'est-à-dire Notre vrai bonheur.
Comme l'affection devient passion, ainsi la passion peu devenir à son tour affection.
Cependant le moment: était venu de passer du rêve à l'action. Fénelon avait fini ses études théologiques. Il était prêtre; il venait de quitter Saint-Sulpice; on lui chercha un emploi approprié à son goût passionné de propagande et de prosélytisme. Ce ne fut pas au Canada, comme son frère, ce ne fut pas en Orient, mais à Paris même que Fénelon eut à servir la cause chrétienne en déployant son zèle de missionnaire. L'archevêque de Paris le nomma supérieur d'une congrégation récente, les Nouvelles Catholiques. C'étaient les filles récemment converties du protestantisme qu'il fallait conserver et entretenir dans la foi.
Ainsi, dans tous les problèmes philosophiques, la pluralité suppose l'unité; et, tout en reconnaissant que nous ne connaissons guère que des parties, c'est cependant le tout que nous apercevons dans chacune des parties. D'où cette nouvelle définition: la philosophie est la science partielle du tout, la science fragmentaire de l'unité.
Qu'est-ce donc alors que l'indifférence dogmatique dont parle l'abbé de Lamennais ? C'est la doctrine de ceux qui, tout en ayant une religion, professent l'indifférence sur la vérité religieuse et sur les dogmes essentiels de la religion. Pour bien comprendre cette opinion, il faut se placer au point de vue du catholicisme. Dans cette église, il y a une vérité religieuse absolue sur laquelle il ne peut planer aucun doute, et qui ne laisse aucune latitude au relâchement de l'esprit. Cette vérité est enseignée et dogmatiquement définie par une autorité absolument infaillible, et tout ce qui est en dehors de cette église, toute opinion ou toute croyance qui ne se fonde pas sur l'autorité absolue, visible» divine de l'Église, laisse les âmes plus ou moins incertaines sur telle ou telle partie delà vérité religieuse.
Le principe de la nouvelle école matérialiste est ainsi exprimé par le docteur Bûchner : " Point de force sans matière, point de matière sans force." La force, selon Moleschott, n'est pas un dieu donnant l'impulsion à la matière : une force qui plane au-dessus de la matière est une idée absurde. La force est la propriété de la matière, et elle en est inséparable. Essayez de vous re- présenter une matière sans force, par exemple sans une force d'attraction ou de répulsion, de cohésion ou d'affinité : l'idée même de la matière disparaît, car il lui serait impossible alors d'être dans un état quelconque déterminé. Réciproquement, qu'est-ce qu'une force sans matière, l'électricité sans particules électrisées, l'attraction sans molécules qui s'attirent?
C'est l'amour du repos qui donne naissance à la monarchie, et l'amour de la liberté à la démocratie.
La doctrine de l'évolution repose sur un principe vrai en soi, et que Leibniz a illustré, le principe de continuité: c'est que rien ne se produit qui ne naisse d'un état antérieur, rien qui n'ait sa liaison avec le passé, et ses conséquences dans l'avenir. Le principe est incontestable; mais comme tout principe abstrait, il faut savoir comment on doit l'entendre.
Tout semble nous induire à penser que ce fut une vraie vocation, une piété naturelle qui amena Fénelon au pied des autels. Il fut donc prêtre, et s'il nous séduit singulièrement par le mélange de la nature et de la grâce qui le caractérise, personne n'a le droit de dire que ce soit aux dépens de son autorité chrétienne et de sa sincérité religieuse.
En un mot, les hommes recherchent dans la société que leur propre bien, soit les biens du corps, soit les biens de l'esprit, c'est-à-dire la bonne opinion de soi-même, et la supériorité sur autrui. Tous sont naturellement portés, non à la société, mais à la domination, et par conséquent à la guerre.