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Citation de cprevost


« Je m’étais fait avoir par moi-même, au cas où tu te poserais la question. Par mes principes. Je peux pas trahir mon frère, je peux pas trahir mon métier, je peux pas trahir les déshérités de Newark. Ah non, pas moi. Moi je ne déserte pas. Moi je ne me défile pas. Que mes collègues fassent ce que bon leur semble, moi je n’abandonne pas ces jeunes Noirs. Alors moi je trahis ma femme. Je fais porter la responsabilité de mes choix par quelqu’un d’autre. C’est Doris qui a porté la responsabilité de mon civisme. C’est elle qui a été la victime de … Ecoute, on ne s’en sort pas. Quand on essaie, comme j’ai tenté de le faire de se départir des illusions flagrantes – la religion, l’idéologie, le communisme – on est encore tributaire du mythe de sa propre bonté. Voila le leurre final, celui auquel j’ai sacrifié Doris.
« Mais basta, chaque acte produit de la perte dit-il. C’est l’entropie du système
- Quel système ?
- Le système moral. ».

… On réussit à s’abstenir de trahir d’un coté, et voila qu’on trahit ailleurs. Parce que le système n’est pas statique. Parce qu’il est vivant. Parce que tout ce qui vit est en mouvement. Parce que la pureté est une pétrification. Parce que la pureté est un mensonge. Parce que sauf à être un parangon d’ascétisme comme Johnny O’Day et Jésus-Christ, on est aiguillonné par des centaines de choses. Parce que sauf à foncer dans la vie en brandissant comme un pieu une vertu ostentatoire, à la manière des Grant, sauf à entretenir le gros mensonge de la vertu ostentatoire pour justifier ce qu’on fait, il faut se demander, à longueur de temps : « Et pourquoi je fais ce que je fais ? » Et il faut se supporter soi même sans connaître la réponse.
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