Philippe Barbier

Mon expérience m'a appris que si dans l'aide, l'autre nous surplombe, s'il nous considère uniquement comme à plaindre, comme une victime, alors on ne se sent pas reconnu à égalité. C'est une relation de pouvoir, qui nous renvoie à notre incapacité, de celui qui sait vers celui qui ne sait pas, du "sauveur" imposant son projet à l'autre, "sur" l'autre.

Maître du suspense.
Un titre qui a accompagné la personnalité d'Alfred Hitchcock pendant tout son règne cinématographique.
Qui d'autre que ce singulier et attachant metteur en scène pouvait prétendre à cet honneur, au demeurant rendu de son vivant ?
Personne !

Un personnage shakespearien égaré dans une époque de série noire, qui promène sur le monde un regard d'acier où semblent briller des larmes venues de la petite enfance.

Pascal Jardin

« Avec le Dernier Métro, j'ai voulu satisfaire trois désirs : faire un film sur le monde du théâtre, raconter la vie sous l'occupation et donner à Catherine Deneuve un rôle de femme responsable. » François Truffaut

Avec Truffaut, tout passe par les mots. Chez Bunuel, beaucoup moins. Il met les acteurs dans une situation telle qu'ils sont obligés de faire très précisément ce qu'il veut. Il a une sorte de pudeur à dire les choses. Je ne crois pas qu'il pourrait travailler avec des comédiens tourmentés.
D'ailleurs il s'entoure toujours des mêmes Piccoli, Fernando Rey, etc. Il aime que les tournages ne soient pas très longs. Et puis c'est quelqu'un qui a un humour terrible.
Polanski, lui, est un metteur en scène qui mime tout. Si vous devez vous allonger par terre, il fera d'abord le tapis. Il est incroyable. Il adore les acteurs mais, avant tout il adore jouer. Quand à Truffaut, c'est quelqu'un qui écrit pour les acteurs qu'il a choisis. Donc vous savez que le rôle a été conçu pour vous. Truffaut m'a beaucoup aidée à participer, à m'ouvrir aux autres.


Catherine Deneuve

Songez à ce jeune loup affamé face à une jolie biche effarouchée, à ce gars des banlieues aux allures de voyou affrontant une petite bourgeoise bien éduquée et capricieuse ! Danger, bien sûr... mais ces deux êtres charismatiques et fiers, à la sensibilité épidermique, avaient en commun la douleur sourde d'une enfance solitaire,griffée par un manque d'affection parentale.
Malgré leur origine et leur milieu, si éloignés, ils se sont « reconnus ».Le brun Français et la blonde austro-allemande ont réconcilié leurs patries et ont additionné leur rayonnante beauté, un visage angélique, un regard félin, aux couleurs d'océan, intense, intimidant, un sourire ensoleillé et ensorceleur ainsi qu'un caractère bien trempé, une volonté de fer et un talent multiforme.

Il n'y a jam ais eu de rupture. Ce m o t n'est pas approprié. C'est simplement un éloignement,la vie quoi... Notre amour ne s'est pas achevé non plus. Il s'est transformé.
Au fil des ans, Il allait devenir plus fort, plus puissant au contraire. Platonique bien sûr mais tellement profond !

Les premières heures sont des moments de roucoulade, de pur bonheur, puis brusquement les voix deviennent stridentes... Leurs prénoms resteront gravés au ciel des amours tumultueuses. Romy et Alain. Alain et Romy. Caractères insupportables.
Alain n’a pas tort mais encore une fois il est cassant, autoritaire. Romy, qui se libère péniblement du joug maternel, n’admet pas qu’on lui dicte sa conduite. Elle se révolte et frappe un grand coup sur la table. Tout d’un coup, la Schleue qui dort en elle se déchaîne ! Ses mots s’embrouillent et elle envoie une bordée d’injures en allemand sur Alain qui sort de la pièce en gueulant. Cette gentille petite scène se reproduit tous les deux jours.

Tous deux sont comme toujours follement heureux d’être ensemble mais, très vite, les querelles d’amoureux reprennent et les portes claquent !
Les tempêtes sont passionnées, la passion est tumultueuse. Les ébats égalent les éclats...

Romy est considérée comme « la meilleure chose importée d’Autriche après la valse ». Le succès retentissant de la trilogie, l’engouement planétaire pour la jeune comédienne, font d’elle l’icône d’une génération, celle née des décombres de la guerre,assoiffée de bons sentiments et d’insousiance.Le phénomène intrigue l’Amérique qui achète la série pour la condenser en une version abrégée,projetée sous le titre de Forever My Love.

J ’étais d’abord assez stupéfait d’être l’objet de désir d’une vedette de l’écran. C ’est là que j ’ai compris que les chances, au départ, ne sont pas les mêmes pour tout le monde, et qu’un physique ça compte quand même beaucoup. Ça m’a suivi toute ma vie. Pour toutes ces femmes que j ’ai aimées et qui m’ont aimé, j ’ai voulu être le premier, le plus grand, le plus beau, le plus fort.C ’est l’histoire de toute ma vie...

Parés d'un « glamour » irrésistible, ils irradiaient. Quand ils étaient ensemble,devant la caméra ou hors plateau, l'atmosphère se chargeait d'électricité. Ils dégageaient une sensualité à la fois animale et raffinée qui allait subjuguer les foules et la profession artistique. Le public, médusé, devenait «v o y e u r» devant leur complicité d'antan, leurs
étreintes torrides, leur extase partagée.

Leurs ressemblances les ont unis, ils se complétaient par leurs différences.