Dans les pays où la législation l'autorise, comme aux Pays-Bas ou en Belgique, l'euthanasie ne fait pas l'objet de demandes plus élevées qu'auparavant. L'interdit en France rend sourd à tous les appels à l'aide médicale pour mourir y compris à ceux des patients épuisés par leur lutte perdue, et sachant leur fin proche. Leur demande de s'endormir sans plus se réveiller juste avant que la maladie ne les tue est fermement repoussée.
Elle estimait avoir tant lutté contre le cancer et ses effets qu'elle s'autorisait à exprimer son besoin vital, "existentiel" de lâcher prise et des'en aller au plus vite, médicalement assistée.
(quand les proches finissent par réclamer la mort d'un des leurs en état végétatif depuis des années)
On n'oublie pas leurs demandes, on les fait taire. Ce qui est une maltraitance institutionnelle et politique faite à l'expérience de la maladie, du handicap et du soin, et à leur accompagnement.
Le féminisme peut être sommairement défini comme une aspiration à l'égalité des femmes et des hommes. Le programme est si vaste que le féminisme est pluriel dans le temps et dans l'espace, et traversé par des courants potentiellement conflictuels. Il y a certainement toujours eu des féministes. Il n'y a pas toujours eu, en revanche, des mouvements féministes, c'est-à-dire des actions collectives pour revendiquer cette égalité. Or il semble que ces mouvements - lorsqu'ils existent et se manifestent - présentent, par rapport à d'autres mouvements sociaux - et en particulier au mouvement ouvrier -, des traits spécifiques. Ils souffrent de discontinuité.
Certains pensent que les soins palliatifs procurent l'assistance médicale à la mort qu'ils réclament au terme de leur lutte perdue.
Mais ils sont trompés.
Lors de sa création, la pierre naît par rencontre et combinaison d'atomes ; c'est cette richesse atomique des minéraux qui renforce et dynamise notre structure atomique.
Plus la formule chimique d'une pierre est riche de nombreux atomes différents, plus son champ d'action sera puissant et varié en nous.
La loi Leonetti esquive le débat sur l'euthanasie qui l'a pourtant motivée. Elle ne solutionne aucun des problèmes éthiques qui lui étaient posés en préambule du travail des commissions parlementaires; elle ne répond pas aux attentes de Marie Humbert ou d'Odile Moulin.
Bouleversés par les temps modernes, les plus âgés d'aujourd'hui n'ont pu se construire une représentation sociale de leur vieillesse. Ils avancent sans savoir ce que sera la suite.
-Hors-série Sciences et Avenir n°169-
Depuis 1999, la France a plusieurs fois débattu de l’euthanasie ; du suicide assisté ; de l’aide médicale à mourir, active ou passive ; d’éthique ; du rôle des proches en fin de vie ; des soins palliatifs ; des droits des patients ; des condamnés. Les différentes lois ont fait naître de douloureux espoirs. Des très malades, gravement handicapés, et des parents ont alors cru qu’ils pouvaient « s’arrêter là » ; qu’ils n’iraient pas « plus loin » ; qu’ils s’en tiendraient à des « limites personnelles » ; qu’ils accompagneraient « dignement leur enfant », mais rien n’y a fait. Tous sont morts, seuls, ailleurs, ou endormis le temps que leur corps cède.