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Citations de Philippe Christol (12)


xtrait
Extrait de l'introduction

Ils s'appelaient Kowalski, Nowak, ou Wojcik... Ils sont venus après la partition de la Pologne, fuyant la répression consécutive à une des révoltes de l'époque romantique, ou plus prosaïquement au vingtième siècle pour gagner leur pain et avoir une meilleure vie dans un pays alors plus industrialisé et où il y avait plus de travail que chez eux.

Souvent, ils sont venus en France pour quelques années avec une seule idée : repartir là-bas.

Ils sont restés.

Ils ont mis leurs enfants à l'école polonaise, ou au contraire les ont isolés de leurs origines pour leur permettre de mieux s'intégrer, de ne pas être traités de «Po-laks» à l'école.

Ils se retrouvaient pour des réunions d'exilés, pour le thé, boire un verre ou faire un repas «comme au pays» ; ils lisaient des journaux publiés en France en langue polonaise ; se racontaient peut-être des histoires de là-bas, se montrant des lettres écrites par la famille restée sur place.

Quand ils ont quitté ce monde, ils ont souvent laissé leurs enfants devenus Français, avec beaucoup de questions, peu de choses matérielles les reliant à leur origine, une carte postale, une lettre, peut-être un document emporté lors du départ... Et trop souvent, l'adresse des cousins a été perdue, la vieille tante est décédée, et aujourd'hui, alors que les moyens de communication modernes pourraient permettre de renouer le contact, cela semble si difficile.

Parcourant les informations qu'ils peuvent trouver, leurs descendants sont peut-être effrayés par tous ces «czyk», «rzcz», «ml», «ierz»... et ont du mal à localiser ce village dont eux-mêmes ou leurs parents ont entendu parler quand ils étaient enfants.

Est-ce un mur infranchissable ? Les premières impressions peuvent être décourageantes.

Eh bien non ! Derrière ces difficultés, les multiples points d'interrogation, le sentiment d'entrer dans un labyrinthe et de ne pas savoir par où commencer, se trouvent un pays verdoyant, certes un peu froid en hiver ( !) et des gens qui seront peut-être difficiles au premier abord mais pourtant si chaleureux quand on commence à les connaître. Se trouvent aussi des archives bien réelles, des documents conservés sur plusieurs siècles et pas du tout réduits en poussière... tout comme ici. Et aussi des villages qui ont parfois gardé des traces de l'époque du grand départ, et souvent des porteurs du nom de l'émigré qui s'avèrent fréquemment être aussi des cousins !
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On retrouve dans cette instruction ( juillet 1813) de nombreuses caractéristiques des règlements qui vont suivre en particulier sous Louis Philippe, sans oublier cette tendance à rechercher la perfection d'un système que les administrations locales auront bien du mal à appliquer dans le détail pendant tout le XIXe siècle
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Extrait
Introduction

Voici un sujet a priori inattendu : quand on parle d'immigration polonaise, c'est d'abord aux mineurs de l'entre-deux-guerres que l'on pense, installés dans le Nord et dans l'Est.
Et pourtant... à force de rencontres et de consultations d'archives, il apparaît que des communautés de taille plus réduite, mais extrêmement nombreuses et parfois très marquantes localement, se trouvent dans de nombreux endroits du Centre et du Midi de la France ; des événements significatifs, y mettant en jeu des Polonais, se sont déroulés en plusieurs lieux, depuis des époques parfois très anciennes.
Qui s'attend par exemple à trouver un Polonais médecin dans un village de l'Hérault en 1850, ou un autre agriculteur dans le Périgord dans les années 1930 ?
Pèlerins et étudiants du Moyen Age, réfugiés des partages du XVIIIe siècle puis des révoltes du siècle suivant, enfin migrants économiques vers l'industrie et les mines mais aussi vers l'agriculture, se sont succédés et ont fréquemment fait le choix de s'installer au sud de la Loire, dans le Midi méditerranéen, pyrénéen ou aquitain, mais aussi dans le Centre, les pays de Loire, l'Auvergne, les Alpes... De nombreux Polonais se sont aussi battus aux côtés de Français, sur notre territoire et sous leur drapeau, au cours des deux guerres mondiales. Ils ont souvent participé à des actes de résistance, sans qu'il leur ait toujours été rendu suffisamment justice de cet engagement.
C'est leur histoire qui est ici évoquée, à travers de nombreux exemples et cas particuliers : comment serait-il en effet possible d'être exhaustif sur des communautés aussi variées et souvent dispersées ? C'est un peu un kaléidoscope de toutes ces communautés que constituent les pages qui suivent.
Le livre se fixe comme limites temporelles la période de 1830 à 1946 à l'exception, de temps à autre, de l'évocation de situations ponctuelles et naturellement du chapitre en ouverture intitulé «prémices».
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La France n'est plus terre d'accueil inconditionnelle.
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Au tournant du siècle, la figure du réfugié pour qui la compassion se mêle aux sentiments républicains, a fait place à celle de l'immigrant du travail, au point d'en faire oublier cette période de près d'un siècle où l'étranger était tout d'abord une victime de l'exil.
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Le tournant sécuritaire se situe dans les années 1890. Les difficultés économiques de la fin du siècle associées à la mondialisation, suscite la peur des étrangers et crée un besoin de contrôle renforcé : le critère de l'attitude au travail devient clé dans la décision de qui doit rester ou être chassé du pays.
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L'organisation de l'accueil et de la surveillance, concernant les Polonais, mais aussi les Espagnols et Italiens présents sur le territoire, se base sur le système en place antérieurement pour les prisonniers et des deserteurs;
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Avant même la question " que faire de ces individus !" se pose celle, plus fondamentale, "qu'est-ce qu'un réfugié !" Il faut leur inventer un statut, et la France, pays phare depuis 1789 pour toutes les causes insurrectionnelles, va devoir innover.
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On est confronté à cette difficulté bien connue des généalogistes Franco polonais, identifier un lieu au nom fortement déformé et dont on ignore la région.
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Amusante anticipation, comme la pratique généralisée à la fin des années 1920 pour l'immigration polonaise, de nombreux propriétaires se mettront à réclamer nommément leur prisonnier aux prochaines occasions, personne à laquelle ils se sont habitués ou qui à une bonne réputation de travailleur acquise dans le voisinage...
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Les choses en sont au point que dans le Puy de Dôme en 1794, le département et la commune de Clermont ne connaissent pas l'existence des lois qui fixent les conditions d'accueil des prisonniers ainsi que les salaires à donner au gardien !
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