Et bien avec ça, ta sortie est imminente. C’est vingt-cinq ans de réclusion pour le notaire, vingt ans pour le vendeur et l'avocat. Toi, tu sors dans vingt-quatre heures. Il m'explique que, non seulement le terrain étant agricole, le notaire ne pouvait pas ne pas savoir qu'il est invendable à un étranger, mais de surcroît, le titre de propriété fait mention du véritable propriétaire et ce n'est pas Jaouad. De plus, l'acte d'origine précise que cette parcelle est une attribution de l'État marocain et que par conséquence, elle ne peut être ni vendue, ni même loué. Le faux propriétaire, l'avocat et le notaire ne peuvent se justifier d'une escroquerie si flagrante. Je ne cherche même pas à comprendre comment ces éléments incontestables ont pu être ignorés par les juges qui ont prononcé ma condamnation. Tout ce qui m'importe, c'est de faire éclater la vérité pour être enfin libéré.
Oh ! Toi tu n’as toujours pas compris comment fonctionne la justice au Maroc ! Faut pas compter dessus ici, même si tu as raison, tout ce qu'ils attendent c'est le nombre de Dirhams que tu peux leur donner. Chaque jour, tu as un juge différent et en fonction de celui sur lequel tu tombes, l'enveloppe peut être plus ou moins importante. C'est ton avocat qui négocie le prix et lui remet le montant nécessaire pour ta libération. Donc il faut que tu le choisisses en fonction du juge avec lequel il travaille.
Peu importe que je sois innocent et que les autorités franco-marocaines le sachent, ce qui compte pour les politiques des deux pays est de préserver leurs accords en couvrant l'erreur judiciaire dont je suis victime.