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Citation de Alzie


Les faux fascinent l'historien d'art, ils ne mettent pas seulement à contribution l'oeil, mais l'enjeu touche aussi jusqu'à la pensée exprimée par le tableau. Federico Zeri était obsédé par cette question, à tel point que, dans ses Diari di Lavoro, il a consacré un article à un faussaire devenu artiste, un faussaire dont il a su reconstituer le corpus. Il l'appelait Il Falsario in Calcinaccio ("le faussaire sur plâtre"), à cause de son fond de peinture à base de gypse, qui lui permettait de contrefaire des fragments de fresques du XVe siècle, entièrement inventés. Ses productions étaient extrêmement convaincantes, mais, ce qui me fascine chez lui, c'est que ses faux sont faits dans l'esprit imprégné de métaphysique qui caractérise la modernité artistique. On y retrouve la vision qu'avaient les années 20 des artistes siennois du XVe siècle. Les faux du Calcinaccio sont, en quelque sorte, plus XVe siècle que nature. C'est une chose dont on ne se rend pas forcément compte quand on considère une de ses oeuvres prise isolément, mais que la reconstitution de son corpus permet de mettre en évidence. Ses inventions et ses compositions représentent par excellence le contenu de l'enseignement des académies des beaux-arts italiennes à cette époque. (p. 132)
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