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Dans la scène finale de "Chinatown" (1974), chef-d’œuvre inoubliable, le personnage interprété par J. Nicholson, frappé de stupeur et de vertige après la fusillade et la découverte du viol incestueux dont a été victime celui de Faye Dunaway, se fait dire par un policier qui le retient : « Forget it, Jack, it’s Chinatown ».
Avec cette affaire Polanski, nous sommes un peu comme le personnage de Nicholson : difficile de détourner le regard parce que c’est le monde du cinéma, une autre époque, le milieu culturel et intellectuel français qui l’a protégé pendant 40 ans, et un cinéaste d’un immense talent, au destin digne d’un de ses films. Forget it, Jack, c’est Hollywood et Saint-Germain-des-prés ?
Il y a 43 ans, lors d’une séance photo pour Vogue avec une gamine de 13 ans, après une coupe de champagne et l’absorption d’un « décontractant », il la sodomisa - le consentement n’ayant bien sûr aucun sens pour une gamine de cet âge et dans cette situation. À 41 ans, Polanski venait de commettre un viol. Un de ces actes dont le père de Camus disait, l’écrivain le rapporte dans le "Premier homme", qu’un homme doit s’empêcher. « Un homme, ça s’empêche », à la guerre comme avec une gamine de 13 ans. Ou même plus âgée.