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Citation de Charybde2


Des Forges et Chantiers à la réparation navale du quartier des Neiges, la pampa du prolétaire s’étend jusqu’à l’estuaire. Sombre capharnaüm où s’empilent pêle-mêle familles et machines, tout juste séparées par une ruelle, un grillage ou un terrain vague. Car hors l’usine, la vie ici ne vaut pas un clou. « Et avec, elle ne vaut pas lourd non plus, songe Victor toujours d’une humeur massacrante. Tu dors, tu te lèves, tu te couches, tu bosses, tu pointes, tu fais des gosses parce qu’il faut bien renouveler le cheptel, tu touches une paie de misère qui te laisse à poil les quinze derniers jours du mois, fait de toi un mendiant de l’épicier, un suppliant de l’huissier dont tu dois lécher le cul alors que tu voudrais lui mettre la tête au carré. Pas seulement la sienne d’ailleurs. Tu as envie de bousiller tout le monde, l’univers entier, même le mec que tu croises par hasard dans la rue, qui n’y est pour rien, parce qu’à ce moment-là, un volcan explose dans ta pauvre caboche… Et le comble, c’est que tu pleures lorsque cette salope d’usine te vire, qu’il n’y a plus de boulot, et que tu n’as qu’à fermer ta gueule…
Rengaine du labeur et de l’exploité.
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