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3.58/5 (sur 209 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Le Havre , le 24/04/1942
Biographie :

Philippe Huet est un écrivain et journaliste.

Après obtention de son baccalauréat, il intègre l'une des deux écoles supérieures de journalismes de l'époque où il est un élève brillant. Après ses 3 années d'études, il intègre le journal "Le Havre" pendant 6 ans. Il a l'ambition de devenir grand reporter. Il obtient ce poste en entrant à la rédaction de "Paris Normandie".

Pendant quinze ans, il couvre de grands évènements tels que des déplacements présidentiels, le Tour de France, des guerres (notamment au Liban), des condamnations à la peine de mort, ou encore la catastrophe aérienne d’Ermenonville du 3 mars 1974 où il arrive en premier sur les lieux.

En 1989, Philippe Huet démissionne de son poste de directeur adjoint du journal "Paris Normandie" et entame, parfois en collaboration avec son épouse Elizabeth Coquart, une carrière littéraire qui inclura documents, œuvres biographiques et romans policiers.

Il est l'auteur des "Les Quais de la colère" (2005) et de nombreux romans noirs, dont "Quai de l'oubli" (1994) et "Nuit d'encre" (2012). Il a obtenu le Grand prix de littérature policière pour "La main morte" (1995).

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Rencontre à la librairie La Galerne avec Philippe Huet pour la parution de "Nuit d'encre".


Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
- Merde, qu'est-ce que t'as ce matin ?
Qu'est-ce qu'il avait ? Gaston Groult se sentit pris de vertige. C'était donc ça, son monde ? Cette boue, cet égout à ciel ouvert ! Ces hardes imprégnées d'huile et de cambouis, cette crasse, ces haleines fétides, ce noir... C'était ce Rital vicelard à la peau vérolée, cette femme immonde aux mamelles violacées, ce gros porc de Massard... et tous les autres, toutes ces épaves qui allaient s'enivrer, se battre, rouler sur les pavés du quai. Il les entendait rire et crier, entendait leurs insanités. C'était un festival de gargouilles grimaçantes, de bouches édentées, de masques noircis par le charbon. Le charbon, si on le laissait faire, il rampait sur vous, s'incrustait partout, grignotait votre corps. Le charbon vous étouffait, vous pénétrait, jusque dans la gorge, jusque dans la bouche. Quand il mangeait, Gaston sentait la poussière qui se mêlait aux aliments, craquait sous la dent. Chaque soir, il se déshabillait dans la cuisine, se lavait comme un forcené. Mais cela ne suffisait jamais. Cette saloperie collait à la peau, qui sait même si elle ne se glissait pas sous l'épiderme, si elle ne le rongeait pas, ne lui pompait pas le sang ?
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Penché vers son copain, le front ruisselant de sueur, Julien s'était transformé en un Rouget de Lisle de la béquille, avait entonné la Marseillaise des estropiés, glorifié la volonté des sportifs handicapés, trouvé des exemples d'hommes magnifiques, cisaillés, coupés en morceaux, qui soulevaient le poids de leur infirmité comme un sac de plumes.
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La loi des quais était celle des dockers. [...]
Ils régnaient , faisaient bosser qui ils voulaient , viraient qui ils voulaient .
La toute puissance , croc sur l'épaule, gants de travail dans la poche arrière. A la Marlon Brando.
Mais, c'est fini tout ça. L'embauche à la criée, la dictature des bordées, c'est du passé .
La cloche d'appel ne sonne plus, devenue pièce de musée.
[...] Le port du Havre aujourd'hui, c'est une science de l'étagère. Des milliers et des milliers de boîtes géantes et multicolores empilées, rangées et alignées sur des centaines d'hectares arrachés à l'estuaire du marais.
De loin ,on dirait une ville aveugle, robotisée.

[...]au temps de sa jeunesse , Masurier s'évadait très loin sans jamais quitter les quais , vers les pays du coton, du café ou des bois précieux.
Les cargos semblaient eux-mêmes ensorcelés, répandant sur le port des senteurs exotiques ...
Maintenant, le port ne fait plus rêver, se protège comme un coffre fort avec grillages, guérites et miradors.
C'est Sing-Sing .
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- Je suis sûr qu'il plie son pantalon avant de faire l'amour, avait raillé Julien au cours de leurs rares scènes de démolition mutuelle.
- C'est possible, avait répliqué la délaissée, mais lui au moins il fait l'amour.
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...C'est toujours ainsi, quand on ne ressemble pas aux autres, on décourage.
Ou alors, on fiche la trouille.
Certains le contournaient, d'autres baissaient les yeux, il y en avait aussi qui l'observaient avec curiosité, comme s'ils cherchaient un petit bout d'eux -mêmes dans ce reflet déformé.
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La baraque sentait le moisi et le renfermé, et le drap pesait sur lui comme un torchon humide. Dehors, c'était le vent, la pluie, le désert, l'apocalypse.
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Maurice ...
Un sale caractère, un pète-sec teigneux.
" Une sorte de Robic du pauvre ", le charriait Alfred toujours inspiré.
Car Maurice avait été un p'tit roi de la p'tite reine, avait même couru le Tour en 1938, celui de Bartali.
Enfin, plus d'une heure derrière le Campionissimo. Mais le jeunot promettait, et Maurice possédait son musée d'antiquités sportives, coupes, médailles, affiches, et tout un amas de photos et coupures de presse jaunies qu'il collait régulièrement sous le nez de ceux qui doutaient.

Quand ce n'était pas le vélo qu'il sortait de la cave. Un La Perle haute époque, rutilant, huilé, briqué, prêt à servir.
"Mais cette putain de guerre m'a coupé les jarrets ! " déplorait l'espoir d'avant-hier.

N'empêche qu'à soixante quatorze balais, Momo le teigneux entretenait sa ligne de coursier.
Un peu momifié de l'épiderme évidemment...
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- Vous n'allez pas publier ça, hein, Fournier ? Trois cent ou quatre cent morts... Dans ma ville ! Il est fou. Pas cette phrase... faut pas, mon petit Fournier.
- Je vais me gêner, raille Louis-Albert.
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Victor n'y croit pas. Cela fait des années que ça va mal, de plus en plus mal. L'eldorado américain s'est effondré, a entraîné le Vieux Continent dans sa chute. Plus de boulot, et les veinards qui s'y accrochent sont de plus en plus mal payés. Dix pour cent de moins sur le salaire... et six mois plus tard, encore dix pour cent. Défense de te plaindre, si tu n'es pas content, bon vent ! D'autres sont moins difficiles, qui attendent à la porte. Et ce n'est pas fini, il paraît qu'on peut encore rogner autour de l'os. Urbain Falaize, César de la presse locale de droite, ne s'est pas gêné pour l'écrire dans son dernier édito : "Les salaires trop élevés ne rendent pas nos produits compétitifs." C'est donc le travail qui coûte cher. Une notion que Victor comprend mal. Il n'y a qu'à voir la prospérité des magnats qui trônent au sommet des entreprises. Mais de là-haut, les patrons prétendent qu'il faut accepter de douloureux sacrifices, qu'ils souffrent toujours malgré les réductions d'effectifs et la baisse des salaires. Ils souffrent tant que les gouvernements, qui se succèdent tous les trois mois dans un monotone jeu de chaises musicales - Toujours les mêmes : Bouillon, Flandin, Laval qui passent par tous les ministères. Et Herriot surtout, l'indéboulonnable Edouard Herriot - les gouvernements, donc, dorlotent les chefs d'entreprise, allègent la pression fiscale, laissent les profits capitalistes s'envoler. Seul moyen de relancer la croissance. Tel est le credo que l'imbécile d'ouvrier, celui qui coûte cher et qui n'a plus rien à bouffer, s'entête à ne pas comprendre.

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Même le cimetière a une tête de coupable
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