Sous la plume de Philippe Josserand, sept proches du dernier grand-maître des Templiers en dressent le portrait, chacun leur tour, à travers lettres, dialogues et monologues. Un ouvrage qui fait résonner au plus près réalité et fiction.
En librairie le 15 septembre et sur https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251454580/les-sept-vies-de-jacques-de-molay
( citant Le Goff) je n'ai jamais trouvé intéressant le travail de l'histoire dans ce qu'il s'arrête à un domaine étroit. il lui faut bien sûr cet ancrage, parce qu'on ne peut rien dire de pertinent si on n'a pas une familiarité profonde avec un domaine bien déterminé. mais il faut penser aussi qu'il y a tout le reste. Je ne vois pas d'histoire véritable qui ne se propose d'être une histoire universelle je dirais plutôt aujourd'hui une histoire générale, tenant compte du maximum d'histoires possibles à partir de celle qu'on connaît le mieux
que l'on se rassure, je ne m'é tendrai pas sur mon histoire personnelle, ni dans la forme , ni sur le fond , mais je ne la tairai ni ne la voilerai obstinément car je crois indispensable et , pour tout dire , honnête qu'un lecteur puisse situer celui qui écrit, cerner sa pratique, peut-être son intention, et, à cette fin, je voudrais m'efforcer de montrer comment à partir d'un rapport au passé, par force particulier, sont nés un goût, une curiosité pour l'histoire, une envie et une volonté de la comprendre, qui m'ont conduit à m'y dédier et à en faire un métier
une période est un temps que l'on se donne . on peut l'occuper à sa guise, le déborder, le déplacer. On n'a aucune obligation d'en faire une chose existant par elle-même et vivant de sa vie propre, qu'il s'agirait de placer dans une collection d'autres choses et de défendre contre celles évidemment hostiles, qui la précèdent ou la périment.(...) l'historien ne peut exister qu'au contemporain et il lui appartient donc d'adapter en ce sens ses méthodes.
du passé, je ne me voyais pas faire table rase, mais il s'est agi pour moi dès lors de l'élargir, le détacher de la famille, de ne plus seulement tendre à savoir, mais à comprendre, et , au lieu d'une énumération, sans lien et quasiment sans limite, de rechercher plutôt une progressive intelligibilité ( en citant Marc Bloch)
expliciter, en historien , le lien entre l'histoire qu'on a faite et l'histoire qui se fait saisir (...)saisir la dialectique à la fois intérieure et extérieure. d' une trajectoire individuelle ( en citant Nora)
l'histoire n'est plus ce discours lisse et homogène qui prétend à la continuité d'un récit orienté par ses fins( postface de Patrick Boucheron)
traiter un problème plutôt qu' étudier une période ( en citant Patrick Boucheron)