Lorsque les consciences se réveillent, on entend les appels à la moralisation fuser de toute part. On voudrait de nouveaux systèmes de gouvernance, une évolution profonde des comportements, plus d’éthique et plus de générosité. Il faut bien constater, cependant, que jusqu’à présent, les dispositifs en place, comme les attitudes qui les sous-tendent, y compris la générosité tant sollicitée, n’ont pas suffi.
Le bien-être et la richesse des uns ne peuvent occulter ni la misère et la pauvreté de beaucoup d’autres, ni les effets parfois désastreux de l’action ou de l’inaction humaines. Des secousses se produisent, qui activent ou réactivent la conscience collective. L’épidémie de sida a mis à mal la croyance – très occidentale – que les maladies infectieuses étaient sous contrôle.