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Citation de Henri-l-oiseleur


... J'ai donc tout de même fini par voir ce film ; mais je l'ai vu chez moi, et assez tardivement, parce que je ne supporte plus depuis longtemps l'enfermement dans une salle, ni le sinistre dressage par le bruit qui y transforme n'importe quel spectacle en /rave/. Je ne vois pas pourquoi je subirais, sans y être obligé, l'ensemble des intimidations monstrueuses (vacarme systématique, montage cardiaque, récit stroboscopique, atteintes directes au système nerveux, etc) par lesquelles l'art cinématographique en perdition depuis déjà pas mal de temps essaie de retenir le spectateur en anéantissant pour commencer sa liberté critique. Entrer dans une salle obscure, c'est accepter de s'exposer à un genre de technique de l'étourdissement qui ressemble à celle précédant la mise à mort des animaux de boucherie. Or je militerais volontiers pour l'assistance aux bêtes d'abattoir que sont devenus les spectateurs, et pour le respect de la législation contre la cruauté envers ceux-ci. Il y a donc longtemps que je ne vais plus au cinéma, une dizaine d'années au moins, puisqu'il est impossible de /baisser le son/ ... Au cinéma l'horreur est un chantage et une intimidation, comme en d'autres circonstances l'argent que tel ou tel film a coûté. Tout cela relève du terrorisme, qu'il soit économique ou tératologique. Il faut qu'un film ait /coûté beaucoup/ : de l'argent ou du sang ; ou alors qu'il défende et illustre une cause incontestablement bonne, ce qui revient à peu près au même.

p. 472
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