Citation de Musikant
Ce qui me frappait, dans ces grandes œuvres pianistiques du romantisme, c'était l'ampleur des propos. On part pour une grande aventure, une succession d'épisodes, une longue randonnée à travers des contrées aussi diverses que lointaines. Ce ne sont plus des miniatures. Le propos est délibérément ambitieux, mais ce n'est pas une ambition architecturale, comme dans les grandes œuvres de Bach ; ce sont plutôt des voyages au long cours et de grands itinéraires métaphysiques ou initiatiques.
Cette ambition se perçoit dès le spectaculaire début de la Sonate en si mineur [de Liszt]. L'ampleur n'est pas nécessairement liée à la longueur chronométrique des œuvres, elle est immanente à leur forme. On est dans un monde ouvert en attente de toutes les significations. L'auteur dit sans cesse quelques chose, mais il ne sait pas ce qu'il va vous dire, à la différence d'un compositeur comme Bach qui semble savoir où il va et qui, quand il pose le pied quelque part, a déjà l’œil fixé cinquante mesures plus loin.
Cette ambition se perçoit dès le spectaculaire début de la Sonate en si mineur [de Liszt]. L'ampleur n'est pas nécessairement liée à la longueur chronométrique des œuvres, elle est immanente à leur forme. On est dans un monde ouvert en attente de toutes les significations. L'auteur dit sans cesse quelques chose, mais il ne sait pas ce qu'il va vous dire, à la différence d'un compositeur comme Bach qui semble savoir où il va et qui, quand il pose le pied quelque part, a déjà l’œil fixé cinquante mesures plus loin.
