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3.76/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 06/12/1952
Biographie :

Philippe Raynaud est un politologue français, professeur des universités en philosophie politique.

Il est ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de philosophie et de sciences politiques, et docteur en sciences politiques (1987).

Il est professeur des universités en philosophie politique à l’université de Paris-II Panthéon-Assas. Il enseigne également à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), au Centre de recherches politiques Raymond Aron, ainsi qu’à l’Institut d'études politiques de Paris.Professeur de science politique à l’Université Paris-II, membre de l’Institut Universitaire de France

Philippe Raynaud travaille à une Histoire philosophique de la civilité, dans laquelle il propose une relecture du problème classique des relations entre Hume, Rousseau et Kant à partir de leur relation au développement des "manières" au XVIIIe siècle.

Dans son ouvrage, "Le juge et le philosophe" (2008), il examine la manière dont la philosophie politique et la théorie du droit ont construit la figure du juge, afin d’élucider la signification de la place nouvelle qu’occupe aujourd’hui le juge dans les systèmes contemporains de légitimité.
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Source : Wikipédia
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François Huguenin reçoit au Parloir du Colombier, café chrétien du 6e arrondissement de Paris, Philippe Raynaud, ancien élève de l’ENS Saint-Cloud, agrégé de philosophie et de sciences politiques.

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Non sans raisons, on considère souvent que la culture française, qui se veut "universaliste", a résisté plus que d'autres à l'émergence de ce nouveau paradigme "pluraliste" et "multiculturaliste", et la question de la laïcité est un bon exemple des difficultés posées par ces aspirations nouvelles. Dans sa version classique, la laïcité républicaine est en effet fondée sur la neutralisation des querelles religieuses; elle présuppose idéalement, ou fictivement, que tout en étant respectées dans la sphère privée, les convictions religieuses restent relativement discrètes dans le débat public. Cette forme particulière de civilité politique devient plus difficile à pratiquer, et même à comprendre, si les citoyens attendent que la politique prenne en compte leurs identités multiples et non plus seulement leurs intérêts matériels et leur liberté. Elle est évidemment ébranlée lorsque, comme c'est de plus en plus souvent le cas, les porte-parole des "minorités" mettent en question l'universalisme "républicain" comme le masque hypocrite de la domination de la majorité( blanche, masculine, chrétienne, etc.).
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Le pouvoir politique démocratique a besoin d'affirmer son autonomie à l'égard des autorités religieuses afin de laisser aux individus la liberté de vivre et de rechercher leur bonheur indépendamment de la façon dont les religions peuvent poser le problème du salut Lais la plupart des démocraties contemporaines règlent la question religieuse par d'autre moyens que nous, sans qu'on puisse prétende qu'elles sont soumises à une oppression cléricale. La reine d'Angleterre reste le chef de l'Église anglicane, dont les règles de fonctionnement sont fixées par le Parlement. Les Églises allemandes sont largement subventionnées par des fonds publics sur la base d'une contribution incluse dans l'impôt, et chaque contribuable déclare à quelle Église il appartient.
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À certains égards, les données du problème à résoudre en France étaient en partie les mêmes qu'en Amérique : il s'agissait, dans une société majoritairement chrétienne mais déjà largement travaillée par l'esprit des Lumières, de libérer l'État de l'emprise de la religion traditionnelle pour établir une tolérance générale favorable à la paix religieuse, au bonheur privé des citoyens et à la prospérité publique. Mais la France du XVIIIe siècle se distinguait de la jeune République américaine - et de l'Angleterre - par deux caractères fondamentaux qui expliquent l'orientation "étatiste" de la majorité des Lumières françaises - que l'on va retrouver dans la Révolution et dans toute l'histoire ultérieure de la "laïcité". La France est une nation catholique dans laquelle le clergé reste le premier ordre du royaume et joue un rôle juridique central ; où le pouvoir royal a un caractère quasi sacral ; où les progrès de la tolérance (et de l'incroyance) au sein des élites n'empêchent pas que les minorités religieuses sont infiniment plus faibles que dans le monde anglo-américain. Mais la France est aussi un État puissant dont la constitution monarchique et "absolutiste" apparaît au élites éclairées comme un instrument puissant de rationalisation de l'ordre social ; un État qui pourrait faire merveille s'il était libéré de l'emprise catholique pour être mis au service de la "Raison". Ces deux traits se combinent d'ailleurs et ils expliquent une préférence pour l'unité et l'uniformité législatives qui est commune aux héritiers de Bossuet et à la majorité des "Philosophes". La France éclairée a donc suivre une voie différente de celle des nations de culture anglaise ou protestante, où l'État qui est toujours l'agent majeur de la transformation de la société, tendra à neutraliser la religion et à "désétablir" l'Église catholique sans pour autant la séparer de l'État, tout en promouvant une tolérance religieuse générale, fondée sur la liberté de conscience.
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Le mot "laïcité" passe pour intraduisible et il renvoie en effet aux traits distinctifs de notre histoire nationale. Les origines de la laïcité française remontent aux guerres de Religion, où la puissance royale commence à s'émanciper de l'autorité de l'Église. C'est le moment où, au-delà de l'affrontement violent entre catholiques et protestants, on voit na^tire un tiers-parti, celui des "politiques", pour lequel on peut être bon Français sans être catholiques. L'Édit de Nantes voit la victoire provisoire de ce parti, mais celle-ci est inséparable de l'avènement de la monarchie absolue, qui va finalement chercher à rétablir l'unité religieuse du royaume. C'est ce que Louis XIV va tenter avec la Révocation, mais la monarchie absolue du Grand Siècle tire sa légitimité moins de ses fondements religieux que de sa rationalité administrative et de son pouvoir civilisateur. Avec la Révolution, la France cesse d'être un royaume catholique pour emprunter la voie qui mène à l'État laïque [sic], dégagé de toute conception théologique. Le "Concordat" entre la France napoléonienne et le Saint-Siège a mis fin à la crise révolutionnaire en réinsérant l'Église catholique dans la nation, mais il n'a pas pour autant détruit les fondements de la laïcité. Le conflit entre France catholique et France républicaine se poursuivra tout au long du XIXe siècle, avant que la IIIe République s'engage dans une laïcité militante qui s'achèvera en 1905 avec la séparation de l'Église et de l'État.
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La loi de 1982, que l'on présente abusivement aujourd'hui comme une abolition du "délit d'homosexualité", avait simplement pour objet de supprimer une loi de 1942, qui fixait à vingt et un ans l'âge du consentement pour les rapports homosexuels, là où l était de treize ans pour les relations hétérosexuelles. La nouvelle loi fut adoptée sans difficulté réelle, après un débat de très bon niveau dominé par les interventions de Robert Badiner et de Jean Foyer. Loin de la présenter comme une rupture révolutionnaire, Badinter, alors garde des Sceaux, s'appuyait sur le fait que la loi de 1942 avait rompu la continuité de la législation française depuis la Révolution, qui avait aboli le crime de "sodomie" dans le code pénal de 1791. Sa stratégie pour préparer le changement législatif évoquait la période qui avait précédé l'adoption de la loi Veil : le garde des Sceaux "constatait" que la loi de 1942 tait de moins en moins appliquée et elle l'était d'autant moins qu'il ne faisait rien pour qu'elle le fût.
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[Badinter, à l'occasion de l'abrogation de la loi de 1942 par celle de 1982] n'incriminait aucune prétendue tradition française d'homophobie, car il opposait au contraire la libéralisme français à la tradition anglaise de répression légale de l'homosexualité, en rappelant le sort tragique du malheureux Oscar Wilde, qu'il distinguait judicieusement de celui de Verlaine.

[Verlaine a été condamné à la prison après avoir tiré sur Rimbaud, mais la justice ne lui a à aucun moment reproché sa liaison homosexuelle avec sa victime. Pour ce qui concerne la Grande-Bretagne, Robert Badinter aurait pu également évoquer le sort du mathématicien Alan Turing, condamné à la castration chimique en 1952 et qui se suicida en 1954.]
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La loi de 1905 n'est pas la première à réaliser la séparation de l'Église et de l'État, qui est déjà inscrite dans la constitution américaine, dont le régime a d'ailleurs longtemps été cité en exemple par certains catholiques libéraux. Elle a néanmoins un sens original, du fait de la radicalité qu'à pris en France un conflit religieux inscrit dans la logique de la modernité politique mais qui a donné lieu partout ailleurs à des compromis qui se sont avérés impossibles dans notre pays.
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Paradoxalement, la laïcité française française est indirectement favorable aux croyants, en ce sens que, si elle ne reconnaît aucun culte, elle ne considère pas n'importe quelle opinion comme source d'un culte. Contrairement à ce qui s'est passé en Belgique, et au grand dame de certains militants "laïques", elle n'a jamais considéré les athées ou les libres-penseurs comme des "familles spirituelles" auxquelles il faudrait ménager une place comparable à celle des "cultes".
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Mais la loi de 1905, où le mot "laïcité" est absent, est bien le tournant décisif à partir du quel la République laïque a pris la forme que nous lui connaissons, et c'est sans doute pour cela que, après, il est vrai, de très nombreuses mises à jour, elle est aujourd'hui la référence commune de tous ceux qui prétendent s'exprimer sur le sens de la laïcité et sur ses évolutions à venir.
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Vue de loin, le Concordat ressemble à un Édit de Nantes réussi.
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