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Critiques de Philippe Zaouati (9)
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La fumée qui gronde

Critique écrite pour les Agents littéraires ...



La fumée qui gronde est le premier roman de Philippe Zaouati, publié chez arHsens édiTions.



Avant d’entrer dans le vif du sujet, un point sur cet auteur pas comme les autres est nécessaire. Cadre dirigeant d’une grande banque française, c’est d’abord un passionné d’économie et de finance. Il a par ailleurs déjà publié deux ouvrages plus techniques parlant de gestion et d’investissement. Mais c’est aussi un passionné d’écriture depuis sa plus tendre enfance, et il vient enfin de franchir le pas avec ce roman.



La fumée qui gronde est un savant mélange de fiction et de crise financière malheureusement bien réelle. Le mélange est à tel point réussi qu’on en arrive à oublier que les personnages et leurs histoires sont fictifs. On a par moment l’impression de lire une autobiographie, qui pourrait très bien, pourquoi pas, être celle de l’auteur.



Philippe Zaouati se sert de la crise financière de 2008 comme fil conducteur à ce roman. Emmanuel, jeune trader travaillant chez Lehman Brothers à Londres, vient de subir de plein fouet les conséquences de la crise des subprimes venue des Etats‐Unis. En l’espace d’une journée, c’est tout son univers qui s’écroule. Les banques sont pointées du doigt, il faut un responsable à ce désastre financier. Les golden boy vont servir de fusibles à l’économie capitaliste et Emmanuel fait partie de ceux là.



Insomnie, dépression, divorce, syndrome du dimanche soir… Nous voilà transporté dans les méandres de la vie d’un jeune trader avec tous les mauvais côtés que cela représente. Page après page, on découvre à travers cinq villes qui ont marqué cette descente aux enfers, comment Emmanuel en est arrivé là. Comment, pour lui, le point de départ de cette déchéance se situe un certain 11 septembre 2001. La façon dont il va gérer plus ou

moins bien cette crise existentielle qui s’ajoute à celle financière.



La fumée qui gronde est un roman intéressant étant donné ce mélange fiction / événement réel. La narration est fluide, facile à lire. On entre aisément dans la vie du personnage principal. La crise financière étant bien réelle, on retrouve quelques éléments explicatifs sur le milieu de la finance et des traders. Philippe Zaouati sait de quoi il parle, et j’ai particulièrement apprécié les quelques remarques concernant le « tout capitalisme » de notre société.
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La fumée qui gronde

Face à une crise majeure, il est rassurant et confortable de pointer du doigt un responsable. Inquiète du scandale des subprimes et de la déroute financière qui s’ensuivit, ulcérée par la découverte du jeu dangereux joué par Jérôme Kerviel et l’escroquerie de Bernard Madoff, la société désigna dans son infinie sagesse le coupable du désastre : le Banquier était devenu « l’homme à abattre », sans distinction de rôle ni de degré d’implication, du simple employé aux patrons, filous ou non.

Que se passe-t-il dans la tête d’un golden boy porté au pinacle pendant deux décennies, considéré comme l’exemple même de la réussite sociale, et que l’on accuse soudain de tous les maux jusqu’à se réjouir de sa chute ?

Que reste-t-il à un homme qui a construit son existence sur la domination, l’argent, l’apparence, et qui se retrouve du jour au lendemain humilié, jeté à la porte devant les caméras de télévision avec une boîte en carton dans les bras ?

Face à la débâcle de sa vie, Emmanuel est contraint de se poser des questions qui ne l’ont jamais effleuré auparavant Il se surprend à mesurer le prix de ses sacrifices et de ses renoncements. A-t-il choisi la bonne voie ? Est-il heureux ? L’issue de cette course folle aux profits et au pouvoir n’était-elle pas fatale ?

Et surtout : que faire maintenant ?

À la crise financière fait écho la sienne, les doutes existentiels de la quarantaine. Le choc sera-t-il salutaire ? Tourné vers son passé pour y deviner ce que sera son avenir, il cherche les réponses dans une fuite improvisée au goût de sauve-qui-peut.



Plongé au coeur de la tourmente financière dès ses prémices du fait de sa position de cadre dirigeant d'une grande banque française, Philippe Zaouati évoque dans ce roman les doutes nés du fiasco d'un système, et les répercussions psychologiques que peut entraîner une si brutale remise en cause des fondements d'une existence, liée à un lynchage médiatique en règle.
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Naufrages

1961, dans un kibboutz en Galilée - Rachel, née à Sofia en 1926, est venue de Paris se recueillir sur la tombe de Josef, son amour d'adolescence, jamais revu depuis la guerre. Au gré de ses rencontres et conversations avec ceux qui ont connu et aimé Josef, Rachel rassemble des fragments de vie et de guerre. Elle comble peu à peu le pointillé d'une histoire qui la concerne plus qu'elle ne voudrait.



Un livre dense, tant pour le fond que pour la forme (typo un peu petite et serrée, dommage). Philippe Zaouati réussit à intriguer et à passionner avec un contexte historique tragique et mal connu (de moi) : le destin des juifs bulgares dans un pays sous la coupe nazie, les expulsions, déportations, et tentatives d'émigration en Palestine. L'écrivain mêle intimement faits politiques et fiction, naufrages réels (le Salvador, le Struma) et psychologiques, personnes ayant existé (Simon Brod, David Stoliar) et caractères inventés.



Dans la dédicace à sa femme Nathalie, l'auteur lui offre "un fragment de son histoire". Rachel, la narratrice, est-elle la grand-mère de Nathalie ? Peut-être pas, mais c'est ce que je me suis imaginé pour m'aider à donner chair à ce personnage féminin central un peu froid, ne se posant pas trop de questions. Par contraste, le caractère complexe de Josef est mieux incarné, plus touchant, très réussi. Philippe Zaouati nous fait languir en "retenant" Rachel d'ouvrir la correspondance de Josef dont elle est l'héritière jusqu'à la toute fin du roman. Le procédé est sans doute un peu artificiel, mais efficace !
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Discours sur l'état de l'Union

On a beau être prévenu du sujet de ce livre (anticipation sur la situation du monde en 2034, énoncée par le président américain du moment), on se prend une sacrée gifle et on tremble devant l’abîme que l’auteur nous invite à contempler... En contrepoint des saboteurs de réalité et de progrès qui ont inventé la post-vérité pour éluder le terme de mensonge, j’ai envie de proposer ici le terme de pré-vérité pour cette histoire qui est une fiction, mais qui raconte avec énormément de crédibilité ce qui risque d’advenir à notre civilisation compte tenu de nos connaissances scientifiques et de l’analyse économique de l’auteur. Le tableau que nous offrent ces 90 pages justifie que chacun s’empare de tous les moyens dont il dispose pour empêcher cela !



A lire et à faire circuler, même si cela n’empêchera pas les plus détestables tâches de l’histoire de dire encore « qui aurait pu prédire ? ».

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Naufrages

On est loin du monde de la finance et des banques comme pour le premier roman de Philippe Zaouati, mais au final, ce titre est proche tout de même car le destin d'une vie peut être fort tortueux et déjà, il avait été question de trajectoire de vie dans "La fumée qui gronde".



La mise en page choisie est un peu austère.

Cela ne m'ennuie pas car ce récit ne nécessite pas particulièrement de fioritures, cependant le manque d'aération dans le texte amène une impression de fouillis, d'accumulations de détails et de tranches de vie pas forcément bien rangé donc. On s'y retrouve un peu noyé. Comme la narratrice, on peine à y voir clair.

Faut aussi dire que les années d'après guerre ne sont pas si faciles. Il faut y trouver sa place avec tous ces absents et ces effets de communautés. Et puis le passé est lourd.

On ressent cette pesanteur d'ailleurs aussi dans le style d'écriture. C'est un sentiment qui est toujours là. C'est constant et j'ai trouvé cela troublant.



Ce récit n'est pas complètement fictif. Il y a également un gros effort de documentation. C'est un roman fouillé, travaillé et je dirai sans doute personnel dans le sens où ce texte est lourd de sens. (Voir aussi la dédicace de l'auteur pour son épouse ).



J'aurai voulu pouvoir m'y immerger plus, mais je n'ai pas réussi. Je suis restée en surface, simple spectatrice et j'ai bien senti que je passais à côté de quelque chose qui m'échappait. C'est frustrant et en même temps je sais bien que l'on ne parvient pas systématiquement à entrer en communion avec un texte et ce pour diverses raisons.

Dommage pour moi.
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La fumée qui gronde

La crise économique, on en a beaucoup parlé. Maintenant, c'est un peu plus calme sur les marchés, du moins en apparence, mais que celui ou celle qui a un niveau de vie modeste ou moyen vienne me dire que la crise est terminée pour tout le monde !!! Je crois que je m'empresserai de lui demander sur quelle planète il ou elle vit… Ou alors si, il ou elle détient des trucs et astuces miraculeux ! Ben oui, moi aussi j'aimerai vivre un peu plus largement et ne pas croire que la fin du mois commence le 15 !



Les milieux de la finance, je n'y comprends rien alors que pourtant ils ont impact sur mon existence quotidienne. J'ai donc eu de la chance quand on m'a proposé de combler mes lacunes à travers la lecture de ce roman signé par Philippe Zaouati. Car oui, il s'agit de fiction (?), mais celle-ci n'est pas forcément dénuée de bon sens, ni d'informations pertinentes.



Emmanuel va être notre guide durant ce récit : bel homme, divorcé, la quarantaine avec un situation professionnelle plus qu'enviable.

On le rejoint au moment où il a quitté son emploi chez Lehman Brothers. Enfin quand je dis quitté, ce n'est pas volontairement, c'est par la force des choses, des évènements. La chute de la banque Lehman Brothers avait été le premier séisme retentissant, souvenez-vous. Ces cadres qui étaient sur le trottoir avec leur petit carton sous le bras… Un géant de la planète finance s'écroulait, les répliques allaient être presque aussi sévères.

Comme toutes autres catastrophes du même types, il y avait bien eu quelques secousses annonciatrices, mais tout le monde pensait que cela passerait. Seulement voilà, cette fois-ci cela a cassé ! C'est tout un monde qui s'est effondré.

Je pourrai dire que pour ma part, cela ne m'a guère plus étonné que cela car pour le peu que j'y comprenais, le monde des marchés, de la Bourse ne reposait sur rien de solide. Pire, cela n'avait aucun sens, aucune valeur réelle et donc c'était du vent. Des fondations bien peu solides ! Cependant, force est de constaté comme Emmanuel que ce vent a soufflé en tempête et a fait bien des victimes.



Quand on vous dit que l'argent ne fait pas le bonheur, ce n'est pas seulement une expression. Il est certain que ne pas en manquer, simplifie bien la vie quotidienne, surtout dans nos contrées, mais avoir un job qui rapporte gros, voir très gros n'est pas le sésame pour obtenir une vie privée épanouie. Emmanuel souffre et il ne cherche pas à se voiler la face non plus : son fils unique lui manque depuis son divorce. Tout est devenu souffrance quand il s'agit de le quitter lors de ses visites.

Moralité ? Les golden boys ont aussi un coeur !!!!



L'ironie du sort semble vouloir se rappeler aux bons souvenirs d'Emmanuel avec la venue d'un ami de jeunesse à Londres, juste après la chute de Lehman Brothers.

Moralité ? Le golden boy ne nait pas forcément comme on le pense (non pas dans une salle de vente de la Bourse !!!). Tel un papillon de nuit, il se laisse attirer par les fastes de l'argent, les lumières éblouissantes de la réussite sociale et les strass des soirées en VIP, mais c'est peut-être pour mieux se griller les ailes ensuite… Il a oublié ses principes d'étudiant, de jeune homme idéaliste…



Londres, New-york, Cancùn, Marseille et Livingstone, cinq villes, cinq cités importantes dans la vie d'Emmanuel, mais pas forcément le même poids dans l'économie mondiale. Leur point commun, c'est donc le passage de notre guide dans ces lieux à différents moment de sa vie : avant, pendant et après la crise. Et oui, si le golden boy possède un coeur, il a aussi un passé, un présent et même un avenir. C'est un être de chair et de sang, même on a tout fait pour nous les présenter (les golden boys) comme des Dieux ou des apprentis sorciers.

Oui Emmanuel a pu être choqué aussi par les attentats du 11 septembre 2001. N'oublions pas, il a un coeur ! Cependant, il ne les perçoit pas tout à fait comme nous. Il y voit en prime la première pierre lancée pour abattre son monde, son univers et par ricochet, le nôtre également.

Mais, tel un phénix, le monde de la finance renait de ses cendres avec assez peu de mémoire et avec nos sous. Difficile d'oublier l'ivresse du pouvoir même si cela peut vous tuer. La vie, la mort sont trop intimement liées, c'est la loi de la jungle et les plus faibles sont condamnés… Comme toujours.



Un roman a découvrir même si comme moi vous ne suivez pas assidument l'évolution du CAC40, vous en apprendrez toujours un peu plus sur ce monde de l'argent roi qui nous tient qu'on le veuille ou non.

Une lecture facile car le style est fluide (pas trop de termes techniques, mais des images bien pensées pour les néophytes). C'est le parcours de cet homme qui traverse la tourmente au coeur du cyclone. C'est donc un récit financier, mais avec l'homme comme monnaie d'échange.
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La fumée qui gronde

[ note de lecture à la demande de l'auteur qui m'a adressé son livre ]



Défense et illustration du métier de trader ? La Crise des subprimes pour les Nuls ?

Cela suffirait déjà comme incitations à lire le premier roman d'un vrai banquier qui invite le lecteur à réfléchir avant de systématiquement hurler avec les loups, ou jeter tous les traders dans le même panier de crabes.



Le roman de Philippe Zaouati est l'hybride réussi de deux genres souvent traités ces temps-ci : le docu-fiction financier, et le roman de la crise de l'homme de quarante (cinquante pour certains...) ans.



Emmanuel T., le narrateur, est un homme cultivé, apparemment lucide et bien informé, pris dans les déferlantes des crises financières successives de la première décennie du XXIème siècle, alors qu'il pensait enfin avoir atteint le niveau de compétence et de performance professionnelles qu'il visait depuis l'adolescence. Quelle tactique va-t-il choisir : résister à contre-courant, couler, ou se laisser flotter au milieu des débris dans l'espoir de croiser la planche de son salut ?

Mais voilà, notre héros est meilleur pédagogue et analyste de l'économie mondiale, que bon mari et bon père. Il comprend et explique mieux les mécanismes des crises de la finance internationale que le fiasco de sa vie personnelle.



Et même quand parfois son analyse frise le mea culpa, Emmanuel T. se reprend vite. Sa compassion pour les victimes du hold-up du siècle s'estompe devant le complexe de supériorité (ou syndrome du premier de la classe) dont il se sait atteint. Le roman de l'arrogance, c'est le sous-titre que je donnerais à l'ouvrage. Emmanuel T, tout en étant totalement aveugle à ce que son comportement affectif arrogant a de désastreux, est dans le même temps capable d'une analyse brillante du chaos contemporain symbolisé par le choc du 9/11 :



“ Et si les tours de la finance subissaient demain le même sort que leurs emblèmes de verre et d'acier ? Les fous auraient atteint leur vrai but, quelque chose de plus fragile encore que les fondations du World Trade Center, un talon d'Achille que les flèches terroristes auraient mortellement otuché : l'arrogance du monde occidental. ”



Bien écrit et bien construit, j'ai juste regretté que le style du roman soit le même, très soutenu, d'un bout à l'autre jusqu'à la chute, imperméable aux trombes du maelström matériel et psychologique qui emporte le héros-narrateur et ses proches. Que ce soit dans ses moments d'autosatisfaction arrogante, ou de déprime existentielle, la voix intérieure d'Emmanuel T. ne faiblit jamais : il raisonne, explique, analyse, raisonne, explique, analyse...



Ma note : 3,5 / 5




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Les refus de Grigori Perelman

La conjecture de Poincaré, cela vous dit quelque chose ? Il s'agit d'une intuition formulée en 1904 par Henri Poincaré mais qui a attendu jusqu'en 2003 pour être mathématiquement démontrée par un Russe, Grigori PERELMAN. Ce mathématicien a été honoré de la médaille Fields (le "Prix Nobel" des mathématiques pour les moins de quarante ans), mais a refusé de la recevoir. Le roman (car c'est ainsi que ce récit romancé nous est présenté) raconte l'échec de la mission entreprise à Moscou par John BALL, mathématicien britannique et Président en exercice de l'Union mathématique internationale, pour tenter de convaincre PERELMAN de se rendre à Madrid afin d'y recevoir la suprême distinction.

En 2010, PERELMAN se voit décerner un prix d'un million de dollars, mais le refuse. Récidive...

Qui est ce personnage contemporain ? Vers quels sommets nous entraîne-t-il ? Pouvons-nous, nous autres simples mortels, seulement comprendre de quoi il s'agit ? Quelles raisons poussent ce Russe de quarante ans à vivre de manière austère avec sa mère dans un appartement modeste de Saint-Petesbourg ?

Il y a plusieurs réponses à cela. L'une d'elles est peut-être dans la formule suivante : "En Russie, l'argent génère toujours la violence".

Le personnage de Grigori, considéré par certains comme autiste, est un être attachant qui a beaucoup réfléchi aux similitudes entre l'économie russe et la topologie. Son duel à fleuret moucheté avec John BALL est intéressant. "Je ne peux pas vous l'expliquer, la conjecture de Poincaré est une idée beaucoup trop simple pour se livrer en quelques phrases".

Orgueil démesuré --de celui qui sait comment gouverner l'univers et qui se demande pourquoi il devrait courir après un million de dollars-- ou sagesse ? Allez faire une promenade le long de la Néva pour avoir la réponse (pas si simple...).
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Naufrages

Tout commence en Israel lorsqu’elle est conviée à l’enterrement de Joseph, un de ses anciens amours.



Elle a quitté Sofia pour faire des études de droit à Paris. En Israel, elle retrouve Tomislav, le grand ami de Joseph.



Un paquet de lettres lui est remis. Que contiennent-elles ? Avant de le savoir, elle va tenter d’en savoir plus sur Joseph, qu’elle n’a pas vu pendant 20 ans.



Lorsque Philippe Zaouati m’a contacté pour lire son second roman, j’ai bien évidemment dit oui. J’avais trouvé le premier très prometteur, qu’en serait-il pour le second ?



Un peu plus d’une centaine de pages très bien tournées. Le style est bien affirmé. Philippe Zaouati n’écrit pas pour remplir des pages. On sent une très bonne documentation et surtout une très bonne maîtrise du sujet. Et un sujet qui m’a toujours passionné. La grande guerre. Ah non, ce n’est pas un énième roman sur la guerre et les déportations. Loin de là, nous sommes au coeur de la vie des Juifs durant cette période, et notamment en Roumanie. Ce roman fait écho à ce que j’ai pu lire il y a très peu de temps. Donc, même si le livre de Philippe est romancé, j’ai vraiment trouvé beaucoup de similitudes. Attention, pas de plagiat mais sur une telle période de l’histoire, les faits sont les faits.



Il y a énormément de douleur dans ces pages. Comment peut-on vivre avec l’indicible ? Comment peut-on continuer à avancer malgré tout ?



Les personnages le tentent mais ils fuient leur vie, soit en en changeant carrément ou en restant en colère, quitte à passer à un niveau supérieur. Les déplacements de ces populations juives ont provoqué la promiscuité et surtout le désarroi car ils ont tout perdu. Ils ne se sentent plus des êtres humains. Les mots sont dures mais c’est la réalité vécues.



Mais la Terre Promise, le but, ne semble pas apporter ce qu’ils souhaitent. Car tout est à construire.



Naufrages est au pluriel car il ne correspond pas intégralement au naufrage du bâteau Struma où des centaines de Juifs ont trouvé la mort. C’est le naufrage d’hommes et des femmes qui ont été ballotés, qui n’ont pas trouvé ce à quoi ils aspiraient et surtout qui ont subi l’indicible. Et tout ça par la faute de gouvernements qui n’ont pas voulu s’engager dans cet humanitaire qui aurait pu changer la face du monde.



Une seule question, en lisant ces lettres et en ayant une réponse à la principale question qui la hante, va-t-elle pouvoir continuer sa vie ? Vivre libre mais sans amour, c’est impossible car il manque l’essentiel. Mais est-on réellement libre lorsque l’on fuit la réalité ?



Si nous avons une très grande part d’histoire dans ce livre, nous avons également de très belles descriptions des paysages de Haute Galilée, de l’organisation de la vie dans un kibboutz, comme de la politique menée dans certains pays où les Juifs vivaient, ont fui et la montée du communisme, tout comme les traditions familiales et les histoires juives.



Je remercie Philippe Zaouati pour cet exemplaire dédicacé. Mais il y a une autre dédicace qui me parle également, celle à sa femme, Nathalie. Petit clin d’oeil également de ma part.
Lien : http://jelistulisillit.wordp..
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