C'était à la fois un rituel de mort et de renaissance. Par instants, en plus de répandre un flot de parfums balsamiques, le vent sifflait dans les lézardes des roches, créant une symphonie de pierres musicales, et Bastianu était capable de reconnaître les yeux fermés le type de brise qui soufflait, simplement au son que produisaient les roches, car chaque courant d'air vibrait selon un accord différent. Ce matin-là, cependant, l'air était mystérieusement immobile. La terre entière semblait palpiter, comme si elle était vivante : elle émettait un grondement sourd, pareil à celui d'une bête affamée. (p. 106)