Pendant des millénaires, le rythme de l' homme avait été scandé par le tempo de la nature. Les Ciriacu, comme la plupart des paysans improvisés, avaient cherché à imposer leur propre tempo : ils se levaient tard, ensemençaient sans la moindre rigueur, négligeaient les troupeaux, agressaient les potagers et les vignes avec des produits chimiques, changeaient de semences du jour au lendemain et, au bout de quelques années, les champs fertiles dont ils avaient hérité devinrent aussi arides et stériles que leurs coeurs et le bétail mourut peu après de maladie et d' incurie.