CLITANDRE : À la cour, à la ville, on l'a tant blasonné,
Hué, sifflé, berné, brocardé, chansonné,
Qu'enfin, ne pouvant plus tenir tête à l'orage,
Avec sa Pénélope il a plié bagage.
En fin fond de province il l'a contrainte à fuir ;
Ils sont allés s'aimer, et bientôt se haïr.
Acte II, Scène 4.
D'âge en âge on ne fait que changer de folie.
Les femmes sont d'ailleurs terribles sur ce point:
Elles ne s'aiment pas; mais accusez-en une,
L'émeute est générale, et la cause est commune.
Vous verrez aussitôt le peuple féminin
S'élever à grands cris, et sonner le tocsin;
Protéger l'accusée, et s'enflammer pour elle;
Se prendre aveuglément de tendresse et de zèle;
Passer de la pitié jusques à la fureur,
Et traiter un époux de calomniateur...
La honte est dans l'offense, et non pas dans l'excuse.
Devine si tu peux, et choisis si tu l'oses.
Un beau raisonnement ne détruit pas un fait.
La vraie amitié n'est point impérieuse ; c'est une liaison libre et délicieuse, dont le cœur et l'esprit, la raison et le temps, ont ensemble formé des nœuds toujours charmants
Quand tout le monde a tort, tout le monde a raison.
Le pourrais-je en effet ? Ah, trop funeste jour,
Où l'on m'a fait savoir ce que c'est que l'amour !
J'étais bien moins à plaindre avant que d'être instruite,
Mon ignorance était paisiblement séduite.
Mon malheur, ce me semble, avait moins de rigueur.
Ah, qu'il m'est douloureux de connaître mon cœur !
Pourquoi faut-il qu'Assan m'ait découvert la cause ? ...
L'amour rend, comme un autre, un sage inconséquent.
La moindre défiance est un manque d'estime.
L'amour qu'on nous inspire exige bien du soin ; des yeux qui l'ont fait naître, il a toujours besoin.
Quand la vertu déplaît, c'est la faute du sage ; sachez la faire aimer, vous serez adoré.