Pourquoi y a t il de bons et de mauvais élèves ?
A l'occasion de la rentrée
scolaire, débat sur le thème "Les bons et les mauvais élèves"
Bernard PIVOT, "depuis Cognacq Jay", propose une discussion en trois parties : définition du bon et du mauvais élève, pourquoi est-on bon ou mauvais élève, et les réformes de l'
enseignement préconisées. Présentation des invités :
- le professeur
Pierre DEBRAY RITZEN, auteur de l'ouvrage "Lettre...
Rassembler sa force pour créer encore. Ne plus voir que des gens de qualité et, encore, de la qualité qu’on aime, sinon s’abstenir. La solitude comme un jeûne, plutôt que d’avaler de la ragougnasse. Jour après jour une ambition folle de comprendre et de créer me désencombre de l’ambition.
Chaque sens supporte un art. L'œil pour votre peinture, comme pour les sculpteurs et même les architectes... l'oreille pour la musique.
- Pensez d'abord, dis-je, au langage et à l'art des poètes...
- Sans doute.... de même qu'à l'autre bout il se trouve le nez, soutenant l'art des parfums.
...
- N'y a-t-il pas notre peau à recenser aussi, pour un art du toucher, un rudiment d'art, il est vrai, mais qui cherche l'harmonie des pratiques de l'amour ?
D'un héritage religieux millénaire et considérable ,le relais fut vite pris au cours du présent siècle:l'inconscient devenait la nouvelle version du péché originel.De même que la faute initiale dégage la responsabilité humaine ,de même l'anarchie de la sexualité infantile absolvait la noirceur de notre comportement.
Si j'avais ton talent, c'est sur le champ que je troquerais ma plume contre tes crayons, tes estompes, tes pinceaux... Car devant ton papier tu as quelque perception de bien faire, tandis qu'en poésie on ne le sait jamais. Trop d'imagination ? pas assez ? des mots trop colorés ? ou trop peu ? On n'a pas l'oeil pour peser ; rien que l'intelligence. Cette pince rationnelle est trop rude pour saisir le sentiment de l'art et la veine créatrice.
On sait combien se prend et se fige en nous une croyance; comment elle s’engraisse en interprétant chaque nouveau fait, en l’assimilant, en faisant de lui sa propre substance… Ainsi l’idée fausse et toute faite projette-t-elle sa propre lumière en aveuglant toute autre notion qui pourrait la contredire.
C'est alors qu'il comprit, dans le miel de son art, mêlé à la peau douce qui se donnait à lui, qu'à chaque fois qu'il créait il peignait son bonheur de vivre.
A Paris, Fontenelle prophétise : "l'application de la science aux choses de la nature augmentera constamment. Nous irons de merveille en merveille. Le jour viendra où l'homme saura voler, puis, se maintenant dans l'air, ira jusqu'à la lune..."
Tycho est pénétré par un tel enthousiasme mais se dit secrètement : "Craignons que tout progresse à l'exception de l'homme".
C'est comme son "libre arbitre"... Dans le mirage des mots que savait donc Descartes de sa réalité ?
- Que dire du "libre arbitre", ces deux mots qui fascinent, dès lors que l'on ignore les mille raisons obscures qui depuis le cerveau nous font serrer la main ou avancer le pied ; articuler des phrases ; dormir ou s'éveiller ; flairer, en salivant des rognons grillés ou une potée aux choux... manœuvrer notre sexe à partir de nos sens et des fesses qu'ils nous livrent en pâture ; peindre une jacinthe plutôt qu'un dromadaire....
Ils rirent en terminant leur bock.
Ah ! merci d'être né dans le plus beau pays, le plus riche, le plus libre ; dans l'époque la plus douce et la plus pathétique - aux premières loges à la fin de ce siècle, pour voir des catastrophes... Merci d'avoir frayé, sur cette planète Terre, un chemin à ma vie - dotée de ce qu'il y a de mieux comme cerveau mammifère, dans ce passage terrestre incompréhensible que nul philosophe, nul religieux n'expliquera jamais.