Pierre Delahaye

En 1944, Émilie a douze ans. Elle est la fille de l’aubergiste. Elle reproche à ses parents leur neutralité, alors qu’elle affirme haut et fort ses opinions. Elle s’oppose à l’instituteur, au curé, au garde-champêtre… Facétieuse et rebelle, elle multiplie les provocations et refuse l’autorité. Elle n’accepte pas que les filles aient moins de droits que les garçons. Élève brillante, elle pose les questions qui dérangent. Son entourage devient fou ; des membres actifs de la Résistance, eux, applaudissent à son courage. Le docteur Bernard la prend sous son aile. Il approuve sa vocation : elle veut devenir médecin. Il lui demande, alors, de servir de messagère entre le pharmacien et lui.



Au début, la fillette pense transporter des ordonnances et du matériel médical. Elle s’acquitte de sa mission avec sérieux, mais sans conscience du danger. Lorsqu’une famille juive se réfugie dans son village, elle réalise la portée de ses actions. Sa détermination à aider la Résistance se renforce. Son âge est un atout, tout comme sa maîtrise des langues étrangères. Elle prend de plus en plus de risques…



J’ai adoré cette gamine pleine d’aplomb. Alors qu’elle œuvre pour la libération de son pays, elle n’oublie pas d’être une enfant. Fanfaronne et impertinente, elle est amusante. Hélas, elle va, parfois, trop loin. La France est occupée : chaque bravade peut être préjudiciable pour elle et ses proches. Elle m’a touchée par son humanité et sa maturité. Contrairement aux adultes, elle ne s’arrête pas aux apparences et respecte la vie. En raison de son caractère affirmé et de ses convictions assumées, elle est autant aimée par ceux qui partagent ses valeurs que détestée par ceux qui n’ont pas la conscience tranquille.



Je n’ai pas été, immédiatement, emportée par l’histoire. Il m’a fallu attendre de mieux connaître la petite Mimi. Puis, très vite, je me suis attachée à elle. J’ai été amusée par sa personnalité rebelle, j’ai frémi en raison de sa témérité, j’ai été admirative de son courage et j’ai été émue par la grandeur de son cœur. De plus, l’enchaînement des événements historiques a accéléré le rythme du récit et a attisé mon intérêt. Au final, j’ai adoré La Messagère de l’aube.


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