« Bon ! Voilà ! Tout ça c’est bien beau, mais qu’est-ce
que je fais maintenant ? J’ai l’air un peu idiot avec ma
valise en haut de l’escalier. Voyez-vous, j’aurais cru que
maman me retiendrait; que cette ultime menace de la
priver de ma présence auprès d’elle la ferait fondre comme
une Caramilk sur le bord de la fenêtre, un après-midi
de juillet. Mais non ! pas le moindre mouvement pour me retenir ! Elle m’a même indiqué où se trouvait la valise. C’est ça ma mère. Alors,
quand j’ai refermé la porte derrière moi, je lui ai crié :
– Y’a personne qui s’occupe de moi, pis je suis
toujours obligé de m’occuper de Rogatien.
Rogatien, c’est le prénom de Dracula. C’est mon père qui a trouvé ce nom, en l’hon-neur de son héros, Rogatien Vachon. Un ancien gardien de but de la Ligue nationale de hockey. Je trouve ça très laid, Rogatien. Moi, mon premier garçon, si jamais j’en ai un, je vais l’appeler Patrick Roy. Enfin, pas Patrick Roy.
Non ! Patrick Sabourin. Comme moi. Ben, je ne m’appelle pas Patrick; je m’appelle Charles. Charles Sabourin. Mon fils, lui, va s’appeler
Patrick, comme Patrick Roy,mon héros. Vous me suivez ? »
Ce livre constitue pour l'auteur, une occasion de se remémorer des histoires vécues dans les années 62-63, à Montréal. Il évoque les magasins populaires à cette époque, la construction du métro, les jeux de ruelles. Le thème de l'amitié et de la famille soutiennent les histoires contenues dans ce livres. Car ce livre raconte cinq histoires différentes vécues par le personnage principal, Pierre-Paul, dit Pépé. En passant, l'auteur interagit (dans le quatrième texte) avec le lecteur et le héros Pépé. Par contre, le pourquoi du titre, «Pépé Camisole» n'est pas révélé. L,explication est peut-être fournie dans les livres antérieurs.
L'écriture de Pierre Desrosiers est efficace, ses textes soignés, sans exagération, toutefois. Il permet aux lecteurs d'enrichir leur vocabulaire et leurs connaissances historiques des années 60 au Québec, particulièrement à Montréal. À certains endroits on fait des ajouts pour apporter des précisions à ce niveau.
Est-il possible que les thèmes abordés et le contexte urbain rejoignent un lectorat peu familier avec cette époque et ces lieux?