TOUJOURS JEUNES, LES PARFUMS
Avril en fleurs, tu ne courais si vite
à l’extrémité du jardin que pour reprendre
haleine, tu ne savais alors aucun nom d’arbre
sauf celui de lilas, et comme dans les contes
tu te retrouvais sur leurs cimes
à la hauteur d’un mur, mais au-delà
tu n’avais nul besoin de voir : le monde
sans fin oscillait, respirait
en la couleur de son parfum, qu’elle soit
blanche ou mauve, tu y restais des heures,
le laissant t’imprégner, dire à ta place
le mot qui recueille autant qu’il dilate.