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Citation de moravia


Jeudi 30 décembre 1915.

Je m'éveille à Hendaye, dont je m'étais déshabitué depuis dix mois. Il y a vent de sud, tiédeur et soleil ; après les temps de la Marne, je me crois en été. Mon ami Otharré vient déjeuner avec moi.
Vers 3 heures, je vais au cimetière, pour ma première visite à la tombe de mon cher Jean-Baptiste. C'est par le même chemin qui jadis nous menait au jeu de pelote, chemin que tant de fois nous avons fait ensemble, au temps de notre jeunesse, d'un pas si léger, portant nos palas. Et lui, Jean-Baptiste, merveilleux d'agilité, de force et de gaieté, semblait fait pour ne jamais connaître la mort. Dans l'adorable petit cimetière, qui domine les eaux bleues de la baie et de la côte d'Espagne, je suis infiniment seul ; nulle part, dans tout ce déploiement des lointains, on n'aperçoit un être vivant ; ni un chariot sur les routes ; silence absolu partout. Et le vent de sud, le magicien d'ici, répand sa tiédeur nostalgique. Voici la tombe ; malgré le nom gravé, je n'ai aucune impression qu'il soit là, cet ami qui était la vie même ; je n'arrive pas à concevoir qu'il ne verra jamais plus toute cette lumière et toute cette beauté de son pays qui m'entoure.
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