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Citation de moravia


Jeudi 4 janvier 1917.
Hendaye.
J'étais couché et endormi ; je me réveille dans une petite mare de sang, étouffé par le sang qui me remplit la gorge...A peine puis-je appeler Simon, qui était de garde à la maison cette nuit, et qui accourt épouvanté de me voir dans tout ce rouge. Le sang coule à flots. Le pauvre Simon s'habille, court comme un fou appeler Durruty. Et je suis seul, sentant que je continue de me vider de tout mon sang, que je vais perdre connaissance, sans doute mourir. Dehors, j'entends la tempête qui fait rage. Je pense à mon petit Samuel, qui est je ne sais où sur le front, je pense à mon pauvre Osman, qui est je ne sais où sur le front. Je les voudrais là, sans doute je vais mourir là, seul, et l'horrible flot rouge continue de m'emplir la gorge.
Au bout de je ne sais combien de minutes, enfin, je les entends revenir en courant, Simon, Durruty ; ils apportent des remèdes. L'hémorragie est enfin arrêtée. C'est toujours à Samuel que je pense...

Vendredi 5.
Ce n'était rien de très grave. Je me lève, très affaibli seulement. Je me lave de tout ce sang ; mon lit est tout rouge...
Alors, revenu de cela, je retrouve l'horrible angoisse de la guerre, des lendemains sinistres, de toutes les agonies...
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