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Citation de Cielvariable


Mon père exerçait la profession de pêcheur de homards dans un tout petit village de la côte du Léon. Ce village en ce temps-là s’appelait Kerninon. Il changea de nom après la grande révolution de 1789 pour des raisons politiques à ce qu’il paraît. À l’époque où commence ce récit, c’est-à-dire en 1756, j’avais quatorze ans. J’étais un robuste et jeune Léonward plutôt trapu et rouquin quant à la couleur des cheveux. J’aimais à marauder1 dans les champs et, quand mon père me cherchait, la couleur de mes cheveux révélait ma présence.

– Voyez-le, disaient à mon père les voisines, il flambe là-bas dans les luzernes.

À Kerninon, la vie était sauvage, quelquefois féroce. La plupart des hommes vivaient de la pêche ou pillaient les épaves. Nous adorions le feu et l’eau et notre misère était parfois si grande que trois jeunes filles du pays se firent voleuses et moururent sur l’échafaud très loin, à Nantes, je crois bien. Elles s’appelaient : Marion du Faou, Yvonne Guigin et Rose Banec. Chez nous, on priait pour le repos de leurs âmes, car nous confondions ingénument le bien et le mal.
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