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Citations de Pierre Mac Orlan (172)


Pierre Mac Orlan
Il fallait être anglais pour inventer le rugby. Qui d'autre aurait pu penser à un ballon ovale ?
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Nelly passait à travers l'existence comme une feuille morte, une feuille blonde balayée. Elle ne voyait rien, ne retenait rien. Son plaisir était de vivre une vie qu'elle inventait la nuit au "Lapin" devant quelques compagnons. Vie si éphémère qu'il suffisait d'un verre d'eau mêlé de rhum pour qu'elle s'évanouît dans la mémoire de la jeune fille.
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Mon père regarda à son tour l'image peinte par Nicolas de Bricheny. Il s'arrêta avant d'entrer et me mit la main sur l'épaule :

— Et pourquoi, Yves-Marie? Pourquoi nous faudrait-il changer ce titre ? L'homme qui est venu chez nous a jeté sa dernière ancre au seuil de ce qu'il pensait être son dernier abri. L'ancre de miséricorde a cédé à la tempête. Celui que nous avons connu ne ressemblait en rien à la pauvre charogne que tu as vue se balancer au bout d'une corde. Il faut lui laisser son ancre de sauvetage, Yves-Marie. Nous n'avons pas le droit de le priver de cette dernière chance.

C'est ainsi que l’Ancre de Miséricorde resta accrochée au-dessus de notre porte.
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La rue de Siam était toujours gaiement animée à son ordinaire. Il me semblait que ce spectacle était nouveau pour moi, et je le dégustais comme un gourmet depuis longtemps privé de ses mets de predilection.

Le vendredi, qui était jour de marché, le tableau qu'offrait la rue de Siam brillait d'une richesse de couleurs presque éblouissante. Toutes les paroisses des environs étalaient au soleil leurs plus beaux costumes. Les femmes de Ploaré rutilaient comme des chasses promenées sous le soleil. La diversité des broderies qui ornaient les gilets, les chupens, comme on dit chez nous, enchantait les yeux. Parfois une Léonarde apparaissait dans la foule avec son long châle dont la pointe lui frôlait les tâlons. Mais le pays bigouden attirait la curiosité par ses coiffes en fonne de mitre, ses chupens et ses corsages ornés de somptueuses broderies couleur de pommes d'orange et d'or fin. Je reconnaissais de loin les chupens bleu d'azur du « glazik », les bragou-braz plissés et les hautes guêtres de laine galonnées. Tous les hommes tenaient à la main leur pen-bas.
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A la fin, il prit la parole, et faisant signe à son avocat de se taire momentanément, il s'écria : Hé ! oui, j'ai tué Norbert, bien entendu je l'ai tué, cela ne fait plus de doute, même pour moi, car j'ai cru longtemps que j'avais rêvé. Cependant, Messieurs les jurés, Norbert était un imbécile, ignorant comme une carpe, incapable de s'émouvoir devant un geste généreux, une belle pensée, un air de chanson, une rose peinte. Considérez l'extrême indigence morale de cet homme dont l'intérêt ne pouvait être que culinaire. En effet, Norbert n'était qu'un mouton, un mouton impossible à manger, mais dont la peau, néanmoins, pouvait avoir une valeur. A cette époque, j'avais besoin de dix mille francs. Alors qu'ai-je fait ? Mon Dieu, j'ai tué Norbert, comme on tue un mouton, pour se nourrir. Je tenais à vous donner mon point de vue, qui est complètement différent du vôtre.
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Quand on est jeune, le passé vieillit vite.
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Le chômage qui suivit la guerre fut le meilleur recruteur pour la Légion Étrangère. Là encore, c'est la faim qui est conseillère. C'est elle qui pousse irrésistiblement l'homme vers un destin où la sécurité des repas se pare cependant des couleurs prestigieuses de l'orient, tel qu'on peut le concevoir parmi quelques mirages imposés par la misère.
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- [...] L'aventure est belle dans les livres ; dans la réalité ce n'est qu'un mirage dangereux.
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Naturellement, comme au début de toutes les explorations de ce genre, un ami m'attendait. Je ne pouvais espérer un meilleur guide. L'un et l'autre, nous savions flâner et tomber dans un certain monde sans nous raidir. Je déteste pénétrer en moraliste en des lieux où les moralistes n'ont que faire. Il n'y a guère de plus affreuse hypocrisie. j'aime les quartiers réservés pour les raisons que j'ai dites plus haut, et je ne me sens pas le besoin de juger ceux qui les habitent pour en vivre et ceux qui les fréquentent pour des causes qui ne me regardent point. j'étais là, tout simplement parce que le spectacle m'émouvait, qu'il était rare, qu'il ne manquait point de distinction. En évitant de consommer dans ces royaumes de la chair jeune ou flétrie, on y apprend bien des choses. J'étais en route pour apprendre et voir, pour "m'émerveiller de voir".
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- [...] Il paraîtrait qu'une frégate est parée pour lui donner la chasse. On le dit... Mais je ne l'affirmerais pas la tête dans le nœud coulant.
- Cela s'explique, fit Mr. Burns. L'imagination des gens d'ici est nourrie des exploits de ce gentilhomme de fortune. Croyez-en un vieux navigateur : la force de ces hommes maudits réside surtout dans la terreur qu'ils inspirent.
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L'ombre de la nuit donnait au fleuve une apparence fantastique. Mais Ernst ne craignait rien, grâce à son costume, et surtout à ce masque merveilleux de la misère qui lui ouvrait toutes les portes de l'ombre et, au-delà de la nuit, toutes les portes de l'enfer, tel qu'il est humainement concevable.
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Ce sont des hommes qui deviennent précieux tout d'un coup, puis qui disparaissent, se fondent dans la nuit comme un morceau de sucre dans un liquide chaud. Ces hommes là, on est parfois content de les rencontrer au coin d'une rue d'une ville inconnue, devant un mystère romantique dont il faut se méfier. L'homme qu'on rencontre la nuit se fait un vrai plaisir de remettre les choses au point.
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— Entends bien ce que je te dis : c'est très élégant pour quelqu'un de riche d'avoir faim. Un homme riche peut dire : "J'ai faim", et tout le monde trouvera ça sympathique. Mais toi, ou un autre, du moment que tu es pauvre, tu ne dois pas te vanter d'avoir faim. Ça fait mauvais effet. Tu entends.
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A celles-là, à ces ruines vivantes qui peuvent habiter des rues comme la rue Vasaet-el-Gir, au Caire, on peut offrir par charité la "prise" libératrice qui leur fera entrevoir une destinée plus conforme aux idées générales que l'on est en droit d'accueillir au sujet du bonheur humain. Malheureusement, il n'est pas que les désespérés légitimes pour avoir recours à la drogue. Le snobisme crée un besoin nouveau, le snobisme et la nervosité imbécile d'une époque particulièrement inquiétante.
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Marguerite de la Nuit, dans sa robe blanche, sa tête rousse appuyée contre la rue traversée de serpents rouges et or, les feux de la publicité, composait un tableau qui échappait à l'influence de Cézanne. Elle offrait, quand elle était silencieuse et quand elle se mêlait naturellement à son décor, la silhouette aristocratique des belles grandes filles de la nuit. Elle appartenait à cette élite du trottoir qui est une élite comme les autres.
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- L'aventure, disait-il, c'est un divertissement spirituel pour des commis de bureaux ou des adolescents trop choyés par leurs parents.
Il clignait de l’œil dans ma direction en disant cela et mon père l'approuvait en hochant sont long visage maigre.
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- Quand j'avais son âge, je pensais jour et nuit à la mer. Entre toutes les lignes de mon " De viris illustribus urbis Romae" je lisais ces mots de feu : "tu seras marin et tu connaîtras l'aventure".
L'aventure ! - il ricana - J'ai cherché l'aventure sur toutes les mers du monde et je ne l'ai jamais rencontrée belle et pure comme je l'imaginais ...
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A Kerninon, la vie était sauvage, quelques fois féroce. La plupart des hommes vivaient de la pêche ou pillait les épaves.
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Un rat est venu dans ma chambre.
Il a rongé la chandelle.
Il a fait trembler la table branlante,
Et renversé le pot à bière.
Je l'ai pris dans mes bras blancs.
Il était chaud comme un enfant.
Je l'ai bercé tendrement
Et je lui chantais doucement :
"Dors mon rat, mon petit flic, mon petit agent
Oh ne m'arrête pas ce soir sous la lune
Ferme les yeux quand je serai là avec mon amant
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Vers midi Nelly se réveilla. Rabe la regardait dormir depuis plus d'une heure. Il frémissait de rage impuissante, car il n'aurait jamais pu dire, à cette jeune fille qui avait besoin de sommeil, de s'en aller. Il estimait peu la vie des autres et la sienne. Mais il respectait le sommeil, la faim et la soif qui rendent l'homme aussi simple, aussi violent et aussi pur qu'un animal quelconque.
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